Une nouvelle murale éclatante orne désormais les murs du Collège Sainte-Marie à Sault-Sainte-Marie, transformant la salle de culture autochtone de l’école en un espace d’apprentissage, de guérison et de célébration du patrimoine anishinaabe.
Cette œuvre saisissante, créée par l’artiste autochtone Isaac Weber, représente les Sept Enseignements du Grand-père qui forment le fondement moral des valeurs culturelles anishinaabes : la sagesse, l’amour, le respect, le courage, l’honnêteté, l’humilité et la vérité.
« Cette murale n’est pas qu’une simple décoration – c’est un outil d’enseignement vivant », explique Weber, qui a passé plusieurs semaines à compléter le projet. « Chaque symbole connecte les élèves aux enseignements qui ont guidé notre peuple depuis des générations. »
Le projet est né d’une collaboration entre l’équipe d’éducation autochtone de l’école et le Conseil scolaire catholique du district Huron-Supérieur, qui cherchait à créer un environnement plus culturellement adapté tant pour les élèves autochtones que non-autochtones.
Le directeur John Caputo souligne l’impact immédiat sur la communauté scolaire. « On peut sentir la différence quand les élèves entrent dans cet espace maintenant. Il y a un sentiment de fierté, surtout parmi nos apprenants autochtones qui voient leur culture honorée d’une manière si importante. »
La murale incorpore le style de peinture traditionnel des Woodlands avec des éléments contemporains, mettant en vedette des animaux représentant chaque enseignement aux côtés des plantes médicinales sacrées comme le foin d’odeur, la sauge, le cèdre et le tabac. Weber a soigneusement sélectionné une palette de couleurs qui honore les tons terreux traditionnels tout en incorporant des bleus et des verts vibrants reflétant le paysage naturel du Nord de l’Ontario.
Pour Melissa Neshkiwe, élève de secondaire 4, l’œuvre procure un sentiment d’appartenance. « Voir nos enseignements exposés me fait sentir reconnue. C’est comme avoir un morceau de la cuisine de ma grand-mère ici à l’école », dit-elle, faisant référence à des images similaires avec lesquelles elle a grandi dans sa maison familiale.
Le projet sert également de réponse aux Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, notamment ceux concernant l’éducation. Sarah McLeod, responsable de l’éducation autochtone, explique : « Cette représentation visuelle des systèmes de connaissances anishinaabes aide tous les élèves à comprendre les perspectives autochtones d’une façon que les manuels scolaires ne peuvent simplement pas faire. »
L’Aîné communautaire Joseph Sayers a béni la murale terminée lors d’une petite cérémonie à laquelle ont assisté des élèves, du personnel et des leaders autochtones locaux. « L’art parle quand les mots échouent parfois », a remarqué Sayers pendant la rencontre. « Ces murs racontent maintenant des histoires qui éduqueront des générations de jeunes sur nos façons d’être. »
La murale est déjà devenue un lieu de rassemblement pour la programmation culturelle, incluant des cercles de parole et des enseignements traditionnels. Des élèves de toute l’école la visitent pendant les périodes de dîner et les pauses, amenant souvent des amis non-autochtones pour leur expliquer la signification des divers éléments.
Weber, qui a créé des installations similaires dans tout le Nord de l’Ontario, voit le projet comme faisant partie d’un mouvement plus large de réappropriation culturelle autochtone. « Nos ancêtres ne pouvaient pas pratiquer ces traditions ouvertement. Maintenant, elles sont célébrées dans des institutions où notre langue et notre culture étaient autrefois interdites. C’est une médecine puissante. »
Les responsables du conseil scolaire espèrent que le projet inspirera des initiatives similaires dans tout le district. La surintendante Maria Esposito souligne les recherches montrant de meilleurs résultats éducatifs lorsque les élèves autochtones voient leurs cultures reflétées dans leurs environnements d’apprentissage. « Il ne s’agit pas seulement d’esthétique – il s’agit de créer des espaces où tous les élèves peuvent s’épanouir. »
Pour la communauté élargie de Sault-Sainte-Marie, la murale représente une autre étape dans le parcours continu de la réconciliation. Située sur le territoire du traité Robinson-Huron, la ville travaille à reconnaître son patrimoine autochtone et à renforcer ses relations avec les Premières Nations voisines.
Alors que les élèves entrent et sortent de la salle culturelle, beaucoup s’arrêtent pour étudier différents aspects de l’œuvre. « J’apprends quelque chose de nouveau chaque fois que je la regarde », dit Thomas Wilson, élève de secondaire 1. « Hier, notre Aîné a expliqué la signification de la tortue. Demain, je comprendrai peut-être davantage un autre enseignement. »
La murale se dresse comme un témoignage coloré de la force durable du savoir autochtone et de sa place grandissante dans l’éducation conventionnelle – apportant beauté, compréhension culturelle et guérison au cœur d’une école du nord de l’Ontario.