Dans ce qui est devenu un incontournable de la fin d’automne, la campagne Purolator contre la faim a livré bien plus que des colis à North Bay le week-end dernier. La collecte annuelle de denrées a permis de recueillir plus de 2 500 kilos de produits non périssables pour la Banque alimentaire de North Bay, apportant un soulagement bien nécessaire alors que les familles locales font face à des factures d’épicerie de plus en plus élevées.
« Ça n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment, » explique Debbie Marson, directrice générale de la banque alimentaire. Je l’ai rencontrée alors que des bénévoles déchargeaient des boîtes de pâtes, de conserves et de préparations pour nourrissons à leur local de la rue Hammond. « Nous accueillons environ 30 % de familles en plus cette année par rapport à l’an dernier, et beaucoup sont des utilisateurs de première fois qui n’auraient jamais imaginé avoir besoin de nos services. »
La campagne, qui s’associe avec les équipes de la LCF à travers le pays, a adopté une approche communautaire à North Bay. Les employés locaux de Purolator ont uni leurs forces avec les étudiants de l’Université Nipissing et les partisans de l’équipe de hockey North Bay Battalion pour collecter des dons dans les épiceries de toute la ville.
Le capitaine du Battalion, Dalyn Wakely, s’est joint à l’effort en aidant à trier les dons. « Certains gars de l’équipe viennent de familles qui ont eu des difficultés quand ils étaient plus jeunes, » m’a-t-il confié entre deux caisses soulevées. « North Bay nous soutient sur la glace—c’est notre façon de redonner à la communauté. »
Le timing est crucial. Banques alimentaires Canada rapporte une augmentation de 35 % de l’utilisation des banques alimentaires depuis 2019, les communautés du Nord de l’Ontario connaissant des hausses encore plus marquées. La Banque alimentaire de North Bay sert maintenant environ 1 200 personnes par mois, dont près d’un quart sont des enfants de moins de 18 ans.
Kevin Wilson, qui travaille au centre de distribution Purolator de North Bay depuis 12 ans, a coordonné les bénévoles locaux. « Nous avons visité toutes les grandes épiceries de la ville, » a-t-il expliqué. « Les gens ont été incroyablement généreux—nous avons vu des aînés avec des revenus fixes donner ce qu’ils pouvaient, et un propriétaire d’entreprise locale a déposé un chariot d’épicerie complet. »
Le succès de la collecte met en lumière à la fois l’esprit communautaire et les réalités économiques préoccupantes. Selon Statistique Canada, les prix des aliments en Ontario ont augmenté d’environ 9 % au cours de la dernière année, forçant de nombreux ménages à faire des choix difficiles.
« Je vois des familles qui travaillent, qui ont des emplois, mais qui n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts, » explique Marson. « Quand le logement coûte 60 % de votre revenu, il faut faire des sacrifices, et c’est souvent le budget d’épicerie qui en pâtit. »
La campagne contre la faim, lancée en 2003, a maintenant livré plus de 8 millions de kilos de nourriture aux communautés canadiennes. À North Bay, l’impact va au-delà des chiffres.
L’enseignante locale Ellen Demarco a amené sa classe de cinquième année pour aider à trier les dons. « Mes élèves doivent comprendre que l’insécurité alimentaire n’est pas quelque chose qui se passe ailleurs—c’est ici même dans notre communauté, » a-t-elle déclaré. « Un garçon a réalisé que les macaronis au fromage qu’ils triaient étaient les mêmes que ceux que sa famille mange. »
Les étagères de la banque alimentaire, qui étaient inquiétamment vides il y a quelques jours à peine, semblent maintenant plus garnies. Des produits de base comme le beurre d’arachide, le thon et les préparations pour nourrissons—toujours très demandés—sont arrivés en quantités importantes.
Le conseiller municipal Scott Robertson, qui a fait du bénévolat au point de collecte devant l’épicerie Parker’s Your Independent Grocer, a souligné des implications plus larges. « L’insécurité alimentaire est le symptôme de problèmes plus importants—l’abordabilité du logement, la stagnation des salaires et des soutiens sociaux inadéquats, » a-t-il déclaré. « Bien que les collectes de denrées soient cruciales, nous avons besoin de solutions durables. »
Ces solutions restent insaisissables à l’approche de l’hiver. Le taux d’inoccupation des logements locatifs de North Bay est inférieur à 2 %, et les loyers moyens ont augmenté d’environ 15 % en deux ans, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Entre-temps, la banque alimentaire se prépare à ce qui pourrait être sa saison des fêtes la plus chargée à ce jour. « Les dons de Purolator nous aideront à tenir jusqu’en décembre, » dit Marson. « Mais nous aurons besoin d’un soutien continu. »
Pour Wilson et ses collègues de Purolator, la campagne représente les meilleures valeurs de leur entreprise. « Nous livrons des colis tous les jours, mais ceci est différent, » a-t-il dit, en regardant les bénévoles organiser les dons. « Aujourd’hui, nous avons livré de l’espoir. »
La Banque alimentaire de North Bay accepte des dons toute l’année à son emplacement de la rue Hammond. Ils demandent spécifiquement des protéines comme le thon en conserve et le beurre d’arachide, ainsi que des préparations pour nourrissons et des couches—des articles qui restent en demande constante mais sont souvent négligés dans les collectes de denrées.
En quittant la banque alimentaire, le bénévole Jim Kyte, un enseignant à la retraite, triait des légumes en conserve avec une précision méthodique. « Je me souviens quand c’était une petite opération qui aidait peut-être une centaine de personnes par mois, » a-t-il réfléchi. « Le fait que nous devions nourrir plus de mille personnes maintenant en dit long sur où nous en sommes en tant que société. »
La campagne Purolator contre la faim s’est peut-être terminée pour une autre année, mais les besoins de North Bay continuent. Les 2 500 kilos de nourriture représentent à la fois la générosité communautaire et un rappel sobre des inégalités croissantes—même dans un pays aussi riche que le Canada.