SASKATOON — Le récent verdict de non-responsabilité criminelle (NRC) dans l’affaire impliquant Thomas Hamp, accusé dans une série de coups de couteau en Saskatchewan, remet en lumière les complexités de notre système judiciaire face aux troubles mentaux graves.
La Cour du Banc du Roi a déterminé que Hamp ne pouvait être tenu criminellement responsable de ses actes en raison de son état mental au moment des faits. Cette décision, bien que conforme aux dispositions du Code criminel, suscite des réactions diverses au sein de la communauté et parmi les familles des victimes.
« Notre système judiciaire reconnaît que certaines personnes ne peuvent être jugées comme des criminels ordinaires lorsque leur discernement est altéré par la maladie mentale, » explique Me Jean-François Bélanger, avocat spécialisé en droit criminel à Regina. « Mais cela ne signifie pas que ces personnes sont simplement libérées dans la nature. »
En effet, un verdict de NRC entraîne généralement un transfert vers un établissement psychiatrique sécurisé, où le traitement et l’évaluation se poursuivent sous la supervision de la Commission d’examen des troubles mentaux. Le parcours de réhabilitation peut s’étendre sur plusieurs années, voire des décennies.
Cette affaire met également en évidence les lacunes persistantes dans notre système de santé mentale. Plusieurs intervenants communautaires s’interrogent: aurait-on pu prévenir cette tragédie avec un meilleur accès aux soins psychiatriques?
« Nous voyons trop souvent des personnes en crise qui n’ont pas reçu l’aide nécessaire avant qu’une tragédie ne survienne, » déplore Marie Langlois, directrice d’un organisme d’aide en santé mentale à Saskatoon. « Il faut investir davantage dans les ressources préventives. »
Pour les familles des victimes, le verdict peut sembler insuffisant face à leur douleur. La Commission d’examen devra maintenant déterminer le cadre approprié pour la détention et le traitement de Hamp, en tenant compte à la fois de sa réhabilitation et de la sécurité publique.
Cette affaire nous rappelle que les questions de responsabilité criminelle et de santé mentale restent parmi les plus complexes et nuancées auxquelles notre système judiciaire doit faire face.