L’ARGENT BRILLE POUR LA SASKATCHEWAN SUR LA SCÈNE MONDIALE
Des acclamations ont retenti de la part d’un petit mais puissant contingent saskatchewanais la semaine dernière lorsque Brandon Olson de Prince Albert a remporté la médaille d’argent au Festival mondial de Muay Thaï IFMA à Bangkok. La réussite de cet athlète de 35 ans marque une étape importante pour les sports de combat dans la province et renforce la présence internationale croissante du Canada dans cette discipline.
« Quand tu es sur ce ring, tu ne te bats plus seulement pour toi-même, » m’a confié Olson lors d’un appel vidéo, portant encore les légères marques de la compétition autour des yeux. « Tu sens le poids de représenter ta communauté, ta province et ton pays en même temps. »
Le parcours d’Olson vers la médaille d’argent n’a pas été simple. S’entraînant au Complete Martial Arts and Fitness de Prince Albert, il a équilibré une préparation rigoureuse avec son emploi d’agent correctionnel. Cette double vie—protéger professionnellement les communautés tout en poursuivant l’excellence athlétique personnellement—fait écho à la réalité de nombreux athlètes saskatchewanais qui profitent rarement du luxe de s’entraîner à temps plein.
Le tournoi, qui s’est terminé le 7 juillet, a rassemblé des compétiteurs de plus de 100 pays en Thaïlande, le berceau spirituel du Muay Thaï. Pour mettre en contexte, ce sport de combat combine des techniques de frappe utilisant poings, coudes, genoux et tibias—ce qui lui vaut le surnom « d’art des huit membres. »
Les sports de combat provinciaux ont historiquement reçu un financement limité comparé aux sports traditionnels. Selon les rapports annuels de SportSask, les disciplines de combat comme le Muay Thaï reçoivent typiquement moins de 5% du financement sportif provincial total, malgré des taux de participation en hausse de près de 15% par an depuis 2020.
« La réussite de Brandon n’est pas seulement personnelle—elle est transformative pour notre communauté provinciale de sports de combat, » a expliqué Carla Bennett, présidente de l’Association de Muay Thaï de la Saskatchewan. « Quand nos athlètes réussissent à l’international, ça crée des voies pour que la prochaine génération croie qu’elle peut faire de même. »
La médaille revêt une importance particulière alors que le Muay Thaï gagne en reconnaissance olympique. Le Comité International Olympique a accordé un statut provisoire au sport en 2021, le positionnant pour une inclusion potentielle dans les futurs Jeux—peut-être dès Los Angeles 2028.
Ce qui rend la réussite d’Olson remarquable, c’est le calibre de la compétition qu’il a affrontée. Les demi-finales l’ont vu vaincre un champion ukrainien avant de s’incliner de justesse face au Thaïlandais Sittisak Chor dans le match pour la médaille d’or. Les analystes sportifs notent que battre des compétiteurs établis de pays avec des circuits professionnels de Muay Thaï représente une percée significative pour les combattants canadiens.
« Je me sentais étonnamment calme avant la finale, » a remarqué Olson, contredisant ce qu’on pourrait s’attendre. « Il y a ce moment où tu réalises que tu as déjà accompli quelque chose d’extraordinaire juste en étant là. La pression se transforme en gratitude. »
La médaille d’argent apporte des avantages pratiques au-delà de l’accomplissement personnel. L’entraîneure de l’équipe Canada, Sarah McHugh, croit que les places sur le podium international influencent directement les formules de financement et les mécanismes de soutien aux athlètes. « Le succès engendre le succès dans le développement sportif, » a déclaré McHugh lors de la réception de retour de l’équipe. « La médaille de Brandon nous aidera à plaider en faveur d’un soutien provincial élargi. »
Pour mettre les choses en perspective, le programme national thaïlandais de Muay Thaï fonctionne avec des budgets annuels dépassant 5 millions de dollars, tandis que l’enveloppe canadienne entière pour les sports de combat tournerait autour de 750 000 dollars répartis entre plusieurs disciplines.
À Prince Albert, la réussite d’Olson a déjà suscité un intérêt accru. Le propriétaire du gymnase local, Peter Martinson, a signalé une augmentation immédiate de 30% des demandes concernant les programmes de Muay Thaï pour jeunes suite à la nouvelle de la médaille.
« Les jeunes ont besoin de héros locaux, » m’a dit Martinson en supervisant une séance d’entraînement du soir. « Quand quelqu’un de ta communauté monte sur un podium mondial, soudainement les rêves semblent atteignables plutôt qu’impossibles. »
Les effets s’étendent au-delà de Prince Albert. Les administrateurs sportifs provinciaux ont entamé des discussions sur l’élaboration d’une stratégie de haute performance spécifiquement pour les sports de combat, établissant potentiellement le premier centre d’entraînement dédié de la Saskatchewan pour des disciplines comme le Muay Thaï, la lutte et le judo.
Quand on lui a demandé à propos de l’avenir, Olson a réfléchi avant de répondre. « Cette médaille appartient à tous ceux qui m’ont soutenu—ma famille, mon gym, ma communauté. La prochaine fois, nous viserons l’or, mais plus important encore, nous amènerons plus d’athlètes saskatchewanais avec nous pour concourir. »
Cette réussite n’est pas passée inaperçue auprès des responsables provinciaux. Dans une déclaration, la ministre des Parcs, de la Culture et du Sport de la Saskatchewan, Laura Ross, a reconnu l’importance: « La médaille d’argent de Brandon démontre la présence croissante de la Saskatchewan dans l’athlétisme international et met en valeur l’excellence développée ici même dans nos communautés. »
Pour une province dont la reconnaissance sportive internationale vient souvent du hockey ou du curling, la réussite d’Olson élargit le récit sur l’athlétisme saskatchewanais et souligne la diversité de l’excellence sportive cultivée dans les communautés à travers la province.
Alors qu’Olson retourne à son horaire d’entraînement régulier et son travail correctionnel, la médaille d’argent sert de rappel tangible que l’excellence athlétique de classe mondiale peut émerger de n’importe où—même des prairies de la Saskatchewan, à des milliers de kilomètres du berceau du sport.