Quatre nouveaux suspects font désormais face à des accusations dans une série d’enlèvements et de vols violents qui ont terrorisé les résidents de Brampton pendant plusieurs mois, a annoncé hier la Police régionale de Peel. Ces arrestations portent à sept le nombre total d’individus présumément impliqués dans ce que les enquêteurs décrivent comme des attaques ciblées contre des propriétaires d’entreprises.
L’enquête, baptisée Projet Slipknot par la police, a révélé un schéma où les victimes étaient suivies depuis leur lieu de travail jusqu’à leur domicile, puis prises en embuscade et forcées à retourner dans leur commerce pour remettre argent et objets de valeur. Les documents judiciaires révèlent que les victimes ont subi des agressions physiques, des menaces avec armes et des captivités prolongées.
« Il ne s’agissait pas d’actes aléatoires, » a déclaré la sergente-détective Ashley Gooden lors de la conférence de presse d’hier. « Les suspects menaient une surveillance sur des cibles spécifiques, apprenant leurs routines avant de frapper. »
J’ai examiné le résumé de 42 pages déposé auprès de la Cour de justice de l’Ontario, qui détaille comment le groupe aurait opéré avec une précision alarmante. Dans un incident particulièrement troublant survenu le 12 mars, un propriétaire de dépanneur a été attaché avec des attaches autobloquantes pendant près de six heures pendant que les suspects vidaient son coffre-fort et ses caisses enregistreuses.
Les nouveaux individus inculpés comprennent Jermaine Edwards, 28 ans, Khalil Omar, 25 ans, Deshawn Walters, 24 ans, et un jeune de 17 ans qui ne peut être nommé en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Ils font face à plusieurs chefs d’accusation, notamment enlèvement, séquestration, vol qualifié et possession d’armes.
Ces arrestations font suite à l’appréhension en avril de trois suspects: Tavon Richards, 25 ans, Marcus Singh, 23 ans, et Isaiah Williams, 26 ans. Les sept auraient participé à ce que les procureurs appellent une « entreprise criminelle coordonnée » couvrant au moins cinq incidents distincts entre janvier et avril 2023.
Maître Marilyn Sandford, avocate de la défense qui n’est pas impliquée dans l’affaire mais spécialisée dans les poursuites criminelles complexes, a expliqué la gravité des accusations. « L’enlèvement est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité au Canada, et lorsqu’il est combiné à des vols qualifiés et des infractions liées aux armes, nous parlons potentiellement de décennies d’emprisonnement en cas de condamnation. »
L’enquête a pris de l’ampleur après que des analystes de sécurité du Centre antifraude du Canada aient identifié des similitudes dans plusieurs vols de commerces à Brampton. Les preuves numériques ont joué un rôle crucial, les enquêteurs ayant suivi les mouvements des téléphones cellulaires qui auraient placé plusieurs suspects sur différentes scènes de crime.
Pour la communauté d’affaires de Brampton, ces arrestations apportent un certain soulagement. « Tout le monde regardait par-dessus son épaule, » a déclaré Raj Grewal, président de la Chambre de commerce de Brampton. « Certains propriétaires ont commencé à fermer plus tôt ou à embaucher des agents de sécurité, ce qui a ajouté un stress financier en période économique déjà difficile. »
L’affaire met en lumière les préoccupations croissantes concernant les crimes ciblés contre les petits commerçants. Les données de Statistique Canada montrent que les vols commerciaux impliquant des enlèvements ont augmenté de 18 % à l’échelle nationale entre 2020 et 2022, l’Ontario représentant près de 40 % de ces incidents.
Des défenseurs communautaires comme Gurpreet Singh de la Coalition pour la sécurité communautaire de Brampton ont fait pression pour augmenter les patrouilles et améliorer l’infrastructure de sécurité. « De nombreux propriétaires d’entreprises dans notre communauté sont des immigrants qui ont travaillé incroyablement dur pour bâtir leurs moyens de subsistance, » m’a confié Singh. « Ce type de violation n’est pas seulement un crime financier—c’est profondément traumatisant. »
La police a exécuté cinq mandats de perquisition dans la région de Peel la semaine dernière, récupérant des preuves incluant des attaches, des masques, des biens volés et deux armes à feu illégales. Les appareils numériques saisis lors des descentes font l’objet d’un examen médico-légal par l’unité de cybercriminalité, pouvant potentiellement lier les suspects à d’autres infractions.
L’enquête a également révélé un modèle troublant de victimes spécifiquement sélectionnées en fonction de leur vulnérabilité perçue. « Certains propriétaires d’entreprises étaient ciblés parce qu’ils traitaient principalement en espèces ou parce que les barrières linguistiques pourraient les rendre réticents à signaler des crimes, » a expliqué la détective Gooden.
Les dossiers judiciaires indiquent que les audiences de libération sous caution pour les suspects nouvellement arrêtés sont prévues pour la semaine prochaine. Le procureur de la Couronne a indiqué son intention de s’opposer à leur libération, citant la nature violente des infractions présumées et le risque de fuite.
Pour les victimes, le chemin vers la guérison s’étend au-delà du système judiciaire. La psychologue Dr. Elena Martins, spécialisée dans le rétablissement des traumatismes pour les victimes de crimes, a noté: « Être emmené de force de chez soi—un lieu de sécurité—crée des dommages psychologiques profonds. De nombreuses victimes éprouvent une anxiété sévère, une hypervigilance et des difficultés à reprendre leurs routines normales. »
La Police de Peel exhorte toute victime ou tout témoin supplémentaire à se manifester alors que l’enquête se poursuit. Ils ont établi une ligne téléphonique dédiée et travaillent avec des organismes communautaires pour fournir des services de traduction à ceux qui pourraient faire face à des barrières linguistiques lors du signalement.
Alors que cette affaire progresse devant les tribunaux, elle soulève d’importantes questions sur les vulnérabilités de sécurité des petites entreprises et les ressources disponibles pour prévenir de telles attaques ciblées. L’Unité de prévention des crimes d’entreprise de la Police de Peel a annoncé des plans pour organiser des ateliers de sécurité pour les entrepreneurs locaux en réponse à ces incidents.
Les accusés doivent comparaître au palais de justice A. Grenville et William Davis à Brampton pour des audiences préliminaires plus tard ce mois-ci, où l’ensemble des preuves commencera à émerger.