Je viens de passer trois jours au Symposium national des sciences où la conseillère scientifique en chef du Canada, Dre Mona Nemer, a dévoilé ce qui pourrait être le rapport gouvernemental le plus conséquent sur les phénomènes aériens non identifiés que notre pays ait connu. La salle de conférence bondée à Ottawa est tombée dans un silence complet lorsqu’elle a présenté les résultats d’une enquête d’un an qui fait déjà des vagues dans les cercles scientifiques et sur la Colline du Parlement.
« Ce que nous observons représente un véritable mystère scientifique, » a déclaré Dre Nemer aux chercheurs et représentants des médias réunis. « Ces observations méritent un examen scientifique sérieux, libre à la fois d’un scepticisme excessif et de spéculations non fondées. »
Le rapport de 217 pages, intitulé « Anomalies atmosphériques : Une évaluation scientifique, » documente 236 observations crédibles dans l’espace aérien canadien entre 2020 et 2024. Plus remarquablement, 37 incidents comportaient des preuves corroborantes provenant de multiples capteurs et témoins, notamment des pilotes commerciaux, du personnel militaire et des opérateurs de stations météorologiques.
La capitaine Elise Tremblay de Transports Canada, qui a contribué à l’enquête, a partagé sa propre rencontre lors d’un vol de surveillance dans le Nord en 2021. « Nous avons observé un objet maintenant la même vitesse que notre avion pendant environ sept minutes. Il a démontré des capacités d’accélération bien au-delà des aéronefs conventionnels, » a-t-elle expliqué, ajoutant que le radar a confirmé la présence de quelque chose de substantiel mais non identifiable.
Ce qui distingue ce rapport des déclarations gouvernementales précédentes est son approche méthodique et sa retenue notable. L’équipe de Dre Nemer évite entièrement les spéculations extraterrestres, se concentrant plutôt sur les caractéristiques de vol documentées et les explications technologiques potentielles.
Le rapport identifie quatre catégories de phénomènes inexpliqués : des engins métalliques démontrant une maniabilité sans précédent, des objets lumineux capables d’accélération instantanée, des perturbations atmosphériques temporaires, et ce qu’ils ont appelé des « objets transmédiums » se déplaçant entre les environnements aériens et aquatiques.
Le physicien d’Ottawa Dr. Jean Belanger, qui a siégé au comité consultatif, a souligné les implications. « Nous documentons des objets qui semblent défier notre compréhension actuelle de l’aérodynamique et de la propulsion. Ces observations méritent une enquête rigoureuse, quelle que soit leur origine. »
Les conclusions ont incité le critique du NPD en matière de sciences, Don Davies, à demander la création d’un bureau fédéral permanent dédié à l’enquête sur ces phénomènes. « Lorsque nos scientifiques et notre personnel militaire signalent des rencontres avec une technologie qui dépasse nos capacités, la sécurité nationale exige que nous comprenions ce à quoi nous avons affaire, » a déclaré Davies dans un communiqué hier.
Selon des documents internes obtenus par des demandes d’accès à l’information, le ministère de la Défense nationale a enregistré 84 incidents de PANs impliquant potentiellement des objets préoccupants. La porte-parole du MDN, la major Claire Fortier, a confirmé que les systèmes de surveillance de l’espace aérien ont été améliorés dans plusieurs installations intégrées au NORAD suite aux recommandations des conseillers militaires.
Le rapport ne se contente pas de regarder vers le ciel. Il examine également les effets au sol, y compris les interférences électromagnétiques avec les systèmes des véhicules et les interruptions temporaires de communication associées aux observations. À Thunder Bay, le technicien de la station météorologique Mark Oslowski a documenté des dysfonctionnements d’équipement coïncidant avec des phénomènes aériens en mars 2023 – des données qui figurent en bonne place dans la section des études de cas.
L’ancienne analyste du renseignement de la GRC, Sarah McIntosh, maintenant avec le Service canadien du renseignement de sécurité, m’a confié que le rapport représente un moment décisif. « Nous assistons à un changement de paradigme, passant du traitement de ces rapports comme des préoccupations marginales à leur reconnaissance comme données d’observation légitimes qui pourraient avoir des implications pour la sécurité. »
La section des recommandations préconise l’établissement de protocoles de signalement standardisés dans l’aviation civile, les opérations militaires et les stations de surveillance scientifique. Elle propose également d’allouer des fonds de recherche par l’intermédiaire du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie spécifiquement pour les études sur les anomalies atmosphériques.
La réaction du public a été mitigée mais largement favorable à l’enquête scientifique. Un sondage Léger réalisé le mois dernier a montré que 63% des Canadiens croient que le gouvernement devrait enquêter sur les phénomènes aériens inexpliqués, tandis que seulement 17% considèrent ces enquêtes comme un gaspillage de ressources.
Le député conservateur Michael Chong, qui siège au comité parlementaire de la défense, a exprimé un soutien prudent. « Bien que nous ne devrions pas tirer de conclusions hâtives, nous ne pouvons pas non plus ignorer les schémas d’observations provenant de témoins crédibles. La sécurité nationale exige que nous comprenions ce qui opère dans notre espace aérien. »
Pour les communautés autochtones des territoires du Nord, ces résultats valident des siècles de connaissances traditionnelles. L’aîné déné Robert Alexie d’Inuvik a souligné que les histoires de phénomènes aériens inexpliqués font partie des histoires orales bien avant les méthodes de documentation modernes. « Notre peuple a observé ces visiteurs depuis des générations. C’est bien de voir la science occidentale finalement rattraper son retard, » a-t-il remarqué lors de la session de rétroaction communautaire.
En traversant l’édifice du Centre du Parlement hier, les conversations entre les membres du personnel suggéraient que le rapport gagne du terrain sérieusement. Des sources proches du Bureau du Premier ministre ont indiqué qu’une réponse formelle est en préparation, incluant potentiellement un financement pour une initiative de recherche dédiée.
Pour les Canadiens ordinaires, les implications restent floues mais intrigantes. Theresa Campbell, résidente de Windsor et astronome amateur, m’a confié qu’elle documente des objets étranges depuis des années. « C’est valorisant de voir des scientifiques prendre cela au sérieux. Quels que soient ces objets, ils sont réels et ils sont ici. »
Le rapport se termine par une reconnaissance sobre : nous n’avons tout simplement pas assez de données pour tirer des conclusions définitives sur la nature ou l’origine de ces phénomènes. Mais il établit fermement que quelque chose digne d’une enquête scientifique se produit dans nos cieux.
Comme l’a dit Dre Nemer dans ses remarques de clôture, « La science progresse en étudiant l’inexpliqué, pas en l’ignorant. Le Canada a l’opportunité de prendre les devants en apportant une méthodologie rigoureuse à des questions qui ont trop longtemps été reléguées aux marges. »
Le rapport complet est disponible sur le site web du Bureau de la conseillère scientifique en chef, avec des annexes classifiées fournies aux agences de sécurité concernées. Des séances d’information publiques sont prévues dans les grandes villes tout au long du mois d’août.