Alors que Fort St. John fait face à une nouvelle crise d’évacuation, les membres de la communauté de la région de Peace River mettent en pratique les dures leçons apprises lors des catastrophes précédentes. Des milliers de personnes ont fui leurs maisons mardi lorsqu’un incendie massif au sud-ouest de la ville s’est intensifié pendant la nuit, ravivant les souvenirs hantés de la dévastatrice saison des feux de forêt de 2023.
« On voit le même schéma inquiétant, mais nos gens connaissent maintenant la procédure, » a expliqué la maire Lilia Hansen lors du briefing d’urgence d’hier au Centre sportif du Nord. « Quand j’ai vu cette colonne de fumée s’élever mardi matin, j’ai immédiatement su qu’on ne prendrait pas de risques cette fois-ci. »
L’incendie, qui selon les estimations des responsables a déjà consumé plus de 6 000 hectares, a été déclenché par des éclairs suite à un mois d’avril inhabituellement sec. Les données du Service des feux de forêt de la Colombie-Britannique montrent que les taux de précipitations dans le nord-est de la C.-B. ont chuté de 40% en dessous des moyennes saisonnières ce printemps, créant des conditions idéales pour des feux de forêt en début de saison.
Pour les résidents de Peace River, cette évacuation marque un retour indésirable à l’incertitude. Le propriétaire d’entreprise locale Martin Creighton a emballé les effets essentiels de sa famille en seulement 15 minutes lorsque l’alerte est arrivée. « La dernière fois, j’ai hésité. Cette fois, j’ai saisi la trousse d’urgence que nous gardons prête depuis 2023 et nous étions sur la route avant même que l’évacuation ne devienne obligatoire, » m’a-t-il confié au centre d’évacuation de Prince George.
Les ressources provinciales se sont mobilisées plus rapidement que lors des urgences précédentes, avec Gestion des urgences de la C.-B. coordonnant 17 bombardiers d’eau et plus de 200 pompiers forestiers. Mais cette réponse rapide n’a pas apaisé les inquiétudes locales concernant l’impact intensifié du changement climatique sur la région.
Une évaluation climatique du gouvernement de la C.-B. publiée en mars prévoyait que le nord-est de la province connaîtrait une augmentation de 30% de la fréquence des feux de forêt d’ici 2030. Fort St. John se trouve à l’épicentre de cette préoccupante prévision, confronté à la fois aux pressions de l’industrie pétrolière et à des conditions météorologiques de plus en plus volatiles.
« Nous sommes essentiellement le canari dans la mine de charbon, » a expliqué Dre Marjorie Vincent, chercheuse en climatologie à l’UNBC. « Les données montrent que ces régions se réchauffent plus rapidement que les parties sud de la province, prolongeant les saisons des incendies et créant des conditions de combustion plus dangereuses. »
L’ordre d’évacuation touche actuellement environ 22 000 résidents, avec des centres