Les prix des produits essentiels pour bébés grimpent partout au Canada, pris dans le feu croisé des tensions commerciales croissantes entre le Canada et les États-Unis. Pour les parents canadiens qui étirent déjà leurs budgets, et les organismes de bienfaisance qui soutiennent les familles vulnérables, ces augmentations ne pouvaient pas tomber à un pire moment.
Les consommateurs qui parcourent les rayons pour bébés dans les magasins de la Colombie-Britannique ont remarqué la hausse constante des prix de tout, des berceaux aux sièges d’auto ces derniers mois. Derrière ces augmentations se cache un réseau complexe de facteurs liés à la chaîne d’approvisionnement, les nouveaux tarifs douaniers américains jouant un rôle important.
« Nous constatons des augmentations de prix de 15 à 25 pour cent sur de nombreux articles essentiels pour bébés qui passent par les canaux de distribution américains, » explique Melissa Gould, propriétaire de Little Sprouts, un magasin d’articles pour bébés à Vancouver. « Même les produits fabriqués ailleurs passent souvent par des entrepôts américains ou contiennent des composants fabriqués aux États-Unis, donc ils sont pris dans cette situation tarifaire. »
La décision de l’administration Biden d’imposer des tarifs ciblés sur divers produits canadiens a créé un effet d’entraînement dans toutes les chaînes d’approvisionnement nord-américaines. Bien que ces mesures aient été conçues pour remédier à des déséquilibres commerciaux spécifiques, elles ont eu des conséquences imprévues dans des secteurs inattendus comme celui des produits pour enfants.
Les données de Statistique Canada montrent que les importations de produits pour enfants ont diminué de 7,3% depuis janvier, tandis que les prix de détail dans cette catégorie ont augmenté en moyenne de 12,8%. L’Institut économique du Canada attribue environ 60% de ces hausses de prix directement aux coûts liés aux tarifs répercutés sur les consommateurs.
Pour des organisations comme Baby Bank BC, qui fournit des articles essentiels aux familles dans le besoin, l’impact a été immédiat et préoccupant. L’organisme de bienfaisance, qui soutient plus de 300 familles par mois avec des produits de première nécessité pour bébés, rapporte que son pouvoir d’achat a considérablement diminué.
« Nous aidons 20% plus de familles cette année par rapport à l’année dernière, mais notre dollar ne s’étire pas aussi loin, » explique Deirdre Montague, directrice générale de Baby Bank BC. « Un siège d’auto qui nous coûtait 180 $ l’année dernière coûte maintenant 225 $. Cela représente deux sièges d’auto de moins que nous pouvons fournir chaque mois avec notre budget limité. »
La situation met en lumière les conséquences souvent négligées des politiques commerciales générales sur les produits essentiels du quotidien. Les analystes économiques notent que les produits pour bébés sont particulièrement vulnérables à la sensibilité des prix en raison des réglementations de sécurité qui exigent des mises à jour fréquentes des conceptions et des normes.
« Contrairement à de nombreux biens de consommation où les acheteurs peuvent se rabattre sur des alternatives moins coûteuses, les produits pour bébés ont