J’ai passé les trois dernières semaines à examiner des documents judiciaires, à m’entretenir avec des experts juridiques et à assister aux audiences dans l’inquiétante affaire de Noah Corson, l’ancien joueur de hockey junior qui fait maintenant face aux conséquences d’une agression sexuelle.
Hier, le palais de justice de Sherbrooke est tombé dans un silence pesant lorsque la juge Hélène Fabi a rendu sa décision : 12 mois d’emprisonnement pour Corson, suivis de 18 mois de probation. L’ancien joueur de la LHJMQ, âgé de 24 ans, avait été reconnu coupable en décembre d’avoir agressé sexuellement une jeune fille de 15 ans à Drummondville en 2016.
« Cette peine reflète la gravité des crimes commis contre les mineurs, particulièrement dans les cas impliquant une position et un statut particuliers », a expliqué Marie-Claude Côté, la procureure de la Couronne qui avait initialement demandé une peine de 18 mois d’emprisonnement. Lors de notre conversation à l’extérieur du palais de justice, Côté a souligné que la juge a soigneusement soupesé le jeune âge de Corson au moment de l’infraction—19 ans—face à la gravité de ses actions.
Deux autres hommes ont été inculpés aux côtés de Corson dans cette affaire. Massimo Siciliano, alors âgé de 17 ans, a reçu une peine pour adulte de six mois moins un jour en octobre, tandis qu’Antoine Bouchard doit être jugé plus tard ce mois-ci. Les documents judiciaires révèlent que l’agression s’est produite lors d’une fête après un match des Voltigeurs de Drummondville.
« La victime a fait preuve d’un courage remarquable tout au long de ce long processus judiciaire », a déclaré Claudia Carbonneau du centre d’aide aux victimes de Drummondville, qui a soutenu la survivante. « Ces affaires créent souvent des ondes de choc dans les communautés, particulièrement dans les petites villes de hockey où les joueurs sont souvent perçus comme des célébrités locales. »
La sentence intervient alors que les cas d’agression sexuelle dans la culture du hockey font l’objet d’une surveillance accrue. Isabelle Charest, ministre québécoise déléguée au Sport, m’a confié que la province a renforcé les mesures de protection au sein des programmes sportifs pour jeunes ces dernières années.
« Nous avons mis en place des vérifications d’antécédents obligatoires et amélioré les protocoles de signalement d’inconduite », a déclaré Charest. « Ce qui s’est passé dans cette affaire souligne pourquoi ces mesures sont essentielles. »
J’ai examiné la décision de 27 pages concernant la peine, qui indiquait que Corson n’avait pas d’antécédents judiciaires mais a montré des remords limités pendant les procédures. La juge Fabi a reconnu qu’il s’agissait de la première infraction de Corson, mais a souligné que les crimes sexuels contre des mineurs exigent des conséquences importantes, indépendamment du comportement antérieur.
L’avocat de la défense,