Le soleil matinal traverse obliquement les fenêtres orientées à l’est de la Colline du Parlement tandis que j’attends dans le couloir devant la Salle 237. À l’intérieur, les députés du NPD élaborent leur stratégie à huis clos—un contingent plus modeste qu’ils ne l’espéraient suite aux élections fédérales du mois dernier qui ont vu les Libéraux de Carney former le gouvernement.
J’ai passé la semaine dernière à m’entretenir avec plusieurs représentants néo-démocrates au sujet de leur campagne pour obtenir le statut officiel de parti, malgré qu’ils n’aient pas atteint le seuil requis de 12 sièges. Détenant actuellement 10 sièges, le NPD risque de perdre des fonds de recherche, des positions en comité et des occasions garanties pendant la période des questions—des outils essentiels pour l’efficacité parlementaire.
« Il ne s’agit pas simplement de procédure parlementaire, » m’a confié hier le député Don Davies dans son bureau de circonscription à Vancouver. « Il s’agit d’assurer que les voix de près de 1,8 million de Canadiens qui ont voté pour des politiques progressistes ne soient pas réduites au silence dans notre démocratie. »
Davies, qui en est maintenant à son sixième mandat comme représentant de Vancouver Kingsway, s’est imposé comme négociateur clé dans les pourparlers avec le gouvernement Carney. Les conversations demeurent préliminaires, mais des sources au sein du caucus néo-démocrate confirment qu’ils recherchent un changement temporaire des règles, similaire à ce que le Bloc Québécois a obtenu en 2019 lorsqu’il détenait 10 sièges.
Le Règlement de la Chambre des communes exige habituellement que les partis remportent au moins 12 sièges pour être officiellement reconnus. Sans ce statut, les partis perdent environ 1,6 million de dollars en financement de recherche et en allocations de personnel qui aident les députés à examiner la législation et à représenter efficacement leurs électeurs.
« Nous ne demandons pas un traitement spécial, » a expliqué la leader parlementaire du NPD, Jenny Kwan, lors de notre rencontre autour d’un café près de la Colline du Parlement. « Nous demandons une application cohérente des précédents. Quand le Bloc a fait face à cette situation lors du dernier parlement, des accommodements temporaires ont été accordés par une entente multipartite. »
Le précédent historique remonte à plusieurs décennies. En 1997, les Progressistes-Conservateurs se sont vu accorder le statut officiel de parti malgré n’avoir remporté que 20 sièges, soit deux de moins que les 12% des sièges alors requis. Plus récemment, les Libéraux ont accordé une courtoisie similaire au Bloc Québécois après l’élection de 2019.
Les données d’Élections Canada montrent que le NPD a reçu 17,4% du vote populaire lors de l’élection de 2025—significativement plus élevé que ce que leur nombre de sièges suggérerait. Cette disparité souligne des préoccupations de longue