La semaine dernière, un groupe bipartisan de sénateurs américains a présenté un projet de loi qui pourrait considérablement allonger la durée de séjour des retraités canadiens au sud de la frontière. Pour des milliers de «snowbirds» qui fuient nos hivers rigoureux chaque année, ce changement potentiel apporte l’espoir de prolonger leurs escapades ensoleillées sans les maux de tête actuels liés à l’immigration.
Le projet de loi intitulé «Canadian Snowbird Visa Act» permettrait aux citoyens canadiens admissibles âgés de 50 ans et plus de rester aux États-Unis jusqu’à huit mois consécutifs, une augmentation substantielle par rapport à la limite actuelle de six mois qui frustre les voyageurs depuis des décennies.
«Cela fait longtemps que nous l’attendions», déclare Patricia Wilson, présidente de l’Association canadienne des snowbirds, qui représente plus de 100 000 membres. «Nos membres militent pour cette réforme depuis le début des années 2000, et nous sommes prudemment optimistes quant aux chances de réussite du projet de loi.»
Actuellement, les Canadiens peuvent visiter les États-Unis jusqu’à six mois dans une période de 12 mois sans visa. Dépasser cette limite peut entraîner de graves conséquences, y compris des interdictions potentielles de rentrer au pays. De nombreux snowbirds ont développé des systèmes élaborés de suivi du calendrier pour s’assurer de respecter les règles.
Parmi les promoteurs du projet de loi figurent des sénateurs de la Floride et de l’Arizona, des États ayant d’importants intérêts économiques dans le tourisme hivernal canadien. Selon Statistique Canada, les Canadiens effectuent environ 4,5 millions de voyages en Floride chaque année, les snowbirds contribuant à hauteur d’environ 6,5 milliards de dollars annuellement à l’économie de l’État.
«Le moment est politiquement opportun», explique Dr. Michael Byers, professeur de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique. «Alors que les communautés frontalières se remettent encore des restrictions liées à la pandémie, prolonger la saison des snowbirds pourrait apporter des avantages économiques significatifs aux États comptant beaucoup de retraités.»
Le projet de loi proposé comprend plusieurs critères d’admissibilité clés. Les Canadiens éligibles doivent :
- Être âgés d’au moins 50 ans
- Posséder ou louer une propriété aux États-Unis
- Maintenir une résidence au Canada
- Disposer d’une couverture d’assurance maladie suffisante
Cette dernière exigence répond aux préoccupations de longue date concernant les coûts des soins de santé. Le projet de loi exigerait que les visiteurs maintiennent une assurance santé privée pendant leurs séjours prolongés, évitant ainsi une charge supplémentaire pour le système de santé américain.
Pour Jean et Robert Tremblay, un couple de retraités de Trois-Rivières qui passe ses hivers à Naples, en Floride, la proposition offre une flexibilité bienvenue. «En ce moment