J’ai dû me frayer un chemin parmi des diplomates anxieux hier alors que les couloirs du Parlement européen bourdonnaient d’une énergie sans précédent. Une alliance de nations occidentales venait de présenter ce que beaucoup considèrent comme la manœuvre diplomatique la plus importante depuis le début de l’invasion russe à grande échelle : un ultimatum de 30 jours à Moscou exigeant un cessez-le-feu complet en Ukraine.
« Cela représente notre patience collective qui atteint son point de rupture, » m’a confié un diplomate européen de haut rang sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité des négociations en cours. « Poutine doit comprendre que toute agression supplémentaire entraînera des coûts que nous sommes maintenant pleinement prêts à imposer. »
L’ultimatum, transmis par voies diplomatiques à Moscou et annoncé publiquement à Bruxelles, décrit les graves conséquences si la Russie ne met pas en œuvre un cessez-le-feu vérifiable dans les 30 jours. Celles-ci comprennent des sanctions élargies visant les exportations énergétiques russes, des restrictions du système financier et d’éventuelles sanctions secondaires contre les pays qui continuent à soutenir militairement l’effort de guerre du Kremlin.
Ce qui distingue cet ultimatum des avertissements occidentaux précédents, c’est son front unifié. Le document porte les signatures de 27 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et des nations traditionnellement plus prudentes comme la Hongrie et la Slovaquie. La coalition représente plus de 60 % du PIB mondial, donnant un poids réel à la menace d’isolement économique.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prudemment salué cette initiative tout en soulignant que tout cessez-le-feu doit préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine. « Nous apprécions la position ferme de nos alliés, mais la souveraineté de l’Ukraine n’est pas négociable, » a-t-il déclaré lors d’une allocution vidéo depuis Kyiv.
L’ultimatum fait suite à des mois d’offensives russes intensifiées dans l’est de l’Ukraine. L’armée russe a réalisé des gains progressifs le long des lignes de front dans le Donetsk et a intensifié les attaques de missiles sur les infrastructures ukrainiennes à l’échelle nationale. Selon les équipes de surveillance de l’ONU, les pertes civiles ont augmenté de 32 % au cours du dernier trimestre par rapport aux mois précédents.
« Le moment choisi est délibéré, » explique Marta Kepes, analyste principale au International Crisis Group. « Les renseignements suggèrent que la Russie se prépare à une offensive élargie avant l’hiver, et cet ultimatum vise à perturber ces plans alors que Poutine a encore la possibilité de revendiquer une forme de victoire. »
En traversant la place Schuman après l’annonce, j’ai rencontré un petit rass