Dans une finale haletante que les vétérans politiques qualifient de « sans précédent dans l’histoire récente« , la députée libérale Linda Lapointe a assuré son siège dans la circonscription québécoise de Terrebonne par la marge la plus mince possible – un seul vote.
Le dépouillement judiciaire, terminé hier après près d’une semaine de vérification méticuleuse des bulletins, a confirmé que Lapointe a devancé la candidate du Bloc Québécois Louise Labrie par 17 729 voix contre 17 728, démontrant à quel point chaque bulletin compte vraiment dans notre processus démocratique.
« Ce résultat nous rappelle que la démocratie est construite sur la participation de chaque citoyen et citoyenne », a déclaré Lapointe aux partisans réunis à son quartier général de campagne hier soir. L’ancienne courtière en assurances, qui a déjà représenté la circonscription de 2015 à 2019, a retenu ses larmes en reconnaissant les circonstances extraordinaires de son retour au Parlement.
Le drame du recomptage s’est déroulé après que les premiers décomptes le soir des élections montraient Labrie en avance de seulement sept voix, déclenchant automatiquement une révision judiciaire conformément aux règlements d’Élections Canada lorsque les marges tombent en dessous de 1/1000e des votes exprimés. Pendant près d’une semaine, les avocats des deux campagnes ont examiné chaque bulletin sous l’œil attentif de la juge Marie-Claude Lalande de la Cour supérieure du Québec.
Le politologue Daniel Béland de l’Université McGill a qualifié le résultat de « statistiquement remarquable » et a noté que ce résultat pourrait influencer la façon dont les partis abordent les circonscriptions traditionnellement acquises. « Quand on voit des marges aussi serrées, ça force les stratèges politiques à reconsidérer l’allocation des ressources même dans des zones qu’ils auraient pu autrefois abandonner », a expliqué Béland, joint par téléphone.
La victoire d’un seul vote représente non seulement un triomphe personnel pour Lapointe, mais comporte également des implications importantes pour le gouvernement minoritaire du premier ministre Justin Trudeau. Avec ce siège confirmé, les libéraux détiennent 155 sièges au Parlement, renforçant leur position lors des votes de confiance potentiels sans tout à fait atteindre le seuil de 170 sièges nécessaire pour une majorité.
En coulisses, les responsables d’Élections Canada ont décrit le recomptage comme méticuleux et tendu. « Chaque bulletin a été examiné avec un soin extraordinaire », a déclaré Jean Rousseau, le directeur du scrutin pour Terrebonne. « Les deux équipes ont compris la nature historique de ce qui se passait et se sont comportées avec professionnalisme tout au long du processus. »
Pour le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet, la défaite est particulièrement douloureuse en raison de sa marge extrêmement mince. « Bien que nous acceptions le résultat légal, cela démontre à quel point les mandats électoraux peuvent être fragiles », a déclaré Blanchet lors d’une conférence de presse à Montréal. « Cela montre également que la séparation
