Le froid du début du printemps en Nouvelle-Écosse est devenu tragiquement plus glacial hier alors qu’une communauté rurale fait face à une perte inimaginable. Cinq personnes décédées, une autre luttant pour sa vie à l’hôpital – ces chiffres brutaux ont bouleversé la campagne paisible près de Falmouth.
Je suis arrivé ce matin dans la Vallée d’Annapolis, où le ruban jaune de la police délimite encore une portion de l’Autoroute 1. Les drapeaux provinciaux sont en berne tandis que les enquêteurs de la GRC documentent méticuleusement ce qui reste des deux véhicules impliqués dans la collision dévastatrice de lundi.
« C’est le genre de tragédie qui laisse une marque permanente sur une communauté, » m’a confié le maire de la municipalité régionale de West Hants, Abraham Zebian, la voix légèrement tremblante alors que nous nous tenions face au site de l’accident. « Ce n’étaient pas simplement des statistiques – c’étaient nos voisins, nos amis. »
Selon le caporal Guillaume Tremblay de la GRC, les services d’urgence sont intervenus vers 15h30 lundi suite à des signalements d’une grave collision impliquant deux véhicules. Les premiers répondants sont arrivés sur une scène de dévastation nécessitant plusieurs ambulances et services d’évacuation médicale.
Quatre occupants sont décédés sur place. Une cinquième victime a succombé à ses blessures après avoir été transportée à l’hôpital. Une personne demeure dans un état critique au Centre des sciences de la santé QEII à Halifax, bien que les protocoles de confidentialité empêchent la divulgation de son identité.
Ce qui rend cet accident particulièrement déchirant, c’est son timing, survenant juste au moment où la province commence à se remettre de l’isolement hivernal. « Le printemps, c’est quand tout le monde recommence à se retrouver après le long hiver. Maintenant, il y aura des chaises vides lors de ces rencontres, » partage Marilyn Paterson, propriétaire d’un café local.
L’enquête se poursuit sous la direction du Service d’analyse et de reconstruction des collisions de la GRC. Bien que les spéculations abondent en ville, Tremblay a souligné que déterminer la cause nécessite une analyse méthodique. « Nous examinons les conditions routières, la mécanique des véhicules et tous les autres facteurs qui auraient pu contribuer, » a-t-il expliqué.
La ministre des Transports de la Nouvelle-Écosse, Kim Masland, a publié une déclaration exprimant ses condoléances tout en soulignant l’engagement de la province envers la sécurité routière. « Une vie perdue est une vie de trop, » indique sa déclaration. « Cette tragédie renforce notre détermination à améliorer les mesures de sécurité sur les routes provinciales. »
Les statistiques de Transports Canada montrent que la Nouvelle-Écosse comptait en moyenne 65 décès routiers annuellement entre 2017 et 2021. Les défenseurs de la sécurité routière notent que ce seul incident représente près de 8% du total annuel typique de la province.