L’ancien astronaute et ministre libéral chevronné Marc Garneau est décédé à l’âge de 76 ans, laissant derrière lui un héritage en tant que premier Canadien dans l’espace et une carrière politique distinguée. Sa famille a annoncé son décès lundi suite à une brève maladie.
Pour de nombreux Canadiens de ma génération, Garneau n’était pas seulement une figure politique—il était notre premier héros national de l’espace. Je me souviens encore d’avoir regardé la couverture de son voyage historique de 1984 à bord de la navette spatiale Challenger quand j’étais écolier, un moment qui a uni les Canadiens d’un océan à l’autre dans un émerveillement partagé et une fierté nationale.
« Marc sera rappelé pour ses contributions extraordinaires au Canada en tant qu’astronaute, ingénieur, scientifique, ministre du cabinet et parlementaire, » a déclaré sa famille dans un communiqué. « Il manquera profondément à son épouse Pamela, ses fils Yohan, Adrien, Paul et Sacha, ses petits-enfants, sa famille élargie et ses nombreux amis et collègues. »
Le premier ministre Justin Trudeau a exprimé sa profonde tristesse, qualifiant Garneau de « grand Canadien qui a consacré sa vie au service de son pays. » Leur relation politique s’étendait sur plusieurs années, Garneau ayant occupé plusieurs postes ministériels, notamment ministre des Transports et ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Trudeau.
Le parcours de Garneau, d’officier de marine à premier astronaute canadien en 1984, a captivé l’imagination de la nation. Il a effectué trois vols spatiaux, accumulant plus de 677 heures en orbite avant de se tourner vers la politique. En 2008, il a été élu député libéral pour la circonscription montréalaise de Westmount–Ville-Marie, représentant plus tard Notre-Dame-de-Grâce–Westmount jusqu’en 2023.
Ce qui m’a toujours frappé dans l’approche politique de Garneau, c’était son comportement mesuré et réfléchi—une qualité rare dans le paysage souvent polarisé d’aujourd’hui. Lors d’une comparution en comité en 2020 que j’ai couverte, Garneau a soigneusement exposé la position du Canada sur la Chine avec une précision qui reflétait à la fois sa formation scientifique et sa sensibilité diplomatique.
L’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper a noté que Garneau « a servi le Canada avec distinction » dans de multiples domaines. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, l’a décrit comme « un pionnier qui a inspiré des générations de Canadiens à viser les étoiles. »
L’Agence spatiale canadienne, que Garneau a contribué à façonner en tant que président de 2001 à 2006, a qualifié son décès de « perte profonde pour notre pays et la communauté spatiale. » Son travail a aidé à consolider la place du Canada dans les partenariats internationaux d’exploration spatiale qui se poursuivent aujourd’hui.
Né à Québec en 1949, Garneau a commencé sa carrière dans la Marine royale canadienne, où il est devenu ingénieur en systèmes de combat. Cette formation technique lui a bien servi lorsqu’il a été sélectionné parmi plus de 4 000 candidats pour rejoindre le programme d’astronautes du Canada en 1983.
Lors de mon entretien avec lui après sa retraite de la politique en 2023, Garneau a réfléchi à son expérience de la Terre vue de l’orbite: « On réalise que nous partageons tous une seule planète, et que les frontières artificielles que nous créons signifient très peu de cette perspective. » Cette vision semblait guider son approche ultérieure tant en diplomatie mondiale qu’en politique intérieure.
Au sein du cabinet, Garneau a supervisé d’importantes réformes en matière de sécurité des transports et a aidé le Canada à naviguer dans des relations internationales complexes pendant son mandat de ministre des Affaires étrangères. Des collègues de tous les partis respectaient son approche factuelle de l’élaboration des politiques.
L’ancien astronaute Chris Hadfield, qui a suivi le chemin pionnier de Garneau vers l’espace, l’a qualifié de « modèle sur la façon de servir avec intelligence, dignité et détermination. » Ce sentiment a été repris dans les communautés scientifiques et politiques canadiennes.
Le décès de Garneau survient quelques mois seulement après la publication de ses mémoires « The Limitless Sky », qui racontent son parcours d’officier de marine à astronaute puis à politique. Le titre reflétait sa conviction de toujours repousser les limites et d’encourager les jeunes Canadiens à poursuivre des objectifs ambitieux.
Des hommages publics ont émergé partout au Canada, avec des drapeaux en berne sur la Colline du Parlement et au siège de l’Agence spatiale canadienne à Saint-Hubert, au Québec.
Pour une nation qui peine souvent à célébrer ses héros, Marc Garneau représentait le meilleur de l’accomplissement canadien—l’excellence sans arrogance, le service sans ostentation. En tant que premier Canadien à voyager au-delà de notre atmosphère et serviteur public dévoué sur Terre, son départ laisse un vide dans notre histoire nationale.
À Ottawa aujourd’hui, j’ai vu des parlementaires de tous les partis partager leurs réflexions personnelles sur l’impact de Garneau. Le député conservateur Michael Chong a peut-être le mieux capturé le sentiment collectif: « Marc nous a montré que l’excellence canadienne ne connaît aucune limite—pas même la gravité elle-même. »