Le téléphone d’urgence que nous avons tous dans la poche sera mis à l’épreuve cette semaine, alors que des millions de Canadiens se préparent à entendre soudainement ce son d’alerte désormais familier.
Mercredi, les responsables de la gestion des urgences effectueront un test national du système En Alerte du Canada – le réseau d’avertissement public conçu pour transmettre des informations critiques de sécurité directement sur nos téléphones intelligents, télévisions et radios.
Je couvre ces tests depuis que le système s’est étendu aux appareils sans fil en 2018. Chaque fois, je constate le même mélange de réactions : agacement de ceux interrompus en pleine réunion, soulagement des défenseurs de la préparation aux urgences, et confusion des citoyens qui ont complètement manqué l’annonce.
« Ces tests programmés garantissent que le système fonctionne correctement quand nous en avons le plus besoin », explique Bill Blair, ministre de la Protection civile. « Qu’il s’agisse d’une menace météorologique imminente ou d’un enlèvement d’enfant, chaque seconde compte lorsque la sécurité publique est en jeu. »
L’alerte se déploiera par vagues à travers différents fuseaux horaires le 12 juin. Les résidents de l’Ontario et du Québec entendront le son distinctif à 12h55, heure de l’Est, tandis que les Britanno-Colombiens recevront le leur à 13h55, heure du Pacifique. L’horaire exact varie selon les régions, les provinces atlantiques recevant leurs alertes plus tôt dans la journée.
Ce qui distingue la version actuelle d’En Alerte des premières implémentations, c’est sa portée améliorée. Le système diffuse maintenant des notifications d’urgence à travers plusieurs canaux simultanément – une capacité qui s’est avérée cruciale lors des récentes évacuations dues aux feux de forêt en Alberta et en Colombie-Britannique.
Sarah Johnston, mère de trois enfants de Mississauga qui a vécu le test de novembre dernier, m’a confié : « C’est saisissant quand ça arrive, mais je préfère être surprise par un test que manquer une vraie alerte concernant la sécurité de mes enfants. »
Le système En Alerte n’est pas sans controverses. Après avoir parlé avec des responsables de la gestion des urgences de plusieurs provinces, j’ai appris que l’équilibre entre la fréquence des alertes et la « fatigue des alarmes » demeure un défi permanent. Trop d’alertes peuvent conduire les gens à les ignorer; trop peu signifie que le système pourrait sembler méconnu lors d’une véritable crise.
Les statistiques des tests précédents révèlent des tendances intéressantes sur la façon dont les Canadiens interagissent avec ces alertes. Selon les données du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), environ 92 % des appareils compatibles ont reçu avec succès les alertes lors du test de novembre 2023 – une amélioration par rapport aux tests précédents, mais laissant encore des lacunes dans la couverture.
« Le système a considérablement évolué », note Dre Jasmine Williams, chercheuse en communications d’urgence à l’Université Ryerson. « Nous sommes passés d’un patchwork de syst