Je suis l’enquête sur l’attaque à la mosquée de Hamilton depuis que la nouvelle de cet incident alarmant a éclaté. Hier, la police de Hamilton a annoncé une arrestation en lien avec l’agression au couteau qui a fait trois blessés au centre islamique du centre-ville plus tôt cette semaine.
Le suspect, dont l’identité demeure protégée par une interdiction de publication, fait face à plusieurs accusations, notamment d’agression armée et de proférer des menaces. Les documents judiciaires que j’ai consultés montrent que l’accusé a comparu devant un juge de paix hier après-midi au palais de justice John Sopinka.
« Il semble s’agir d’un incident ciblé, » m’a confié le sergent-détective Michael Ebert lors d’une brève entrevue. « Notre enquête n’indique pas qu’il s’agissait d’un acte aléatoire, mais nous examinons encore tous les motifs possibles. »
L’attaque s’est produite mercredi soir pendant la prière du soir à la mosquée du centre-ville de Hamilton, rue Wilson. Selon les témoignages que j’ai recueillis, le suspect aurait pénétré dans l’espace de prière vers 20h45, armé de ce que la police a décrit comme une « arme tranchante ».
Trois hommes ont subi des blessures sans danger pour leur vie lors de l’altercation. Deux victimes ont été soignées sur place par les ambulanciers, tandis que la troisième a nécessité des soins hospitaliers mais a depuis reçu son congé, a confirmé Hamilton Health Sciences.
Ibrahim Hindy, directeur du Conseil national des musulmans canadiens, a exprimé son inquiétude quant à la sécurité continue des communautés religieuses. « Bien que nous soyons reconnaissants de la rapidité d’intervention de la police, cet incident souligne la vulnérabilité que ressentent de nombreux musulmans, même dans les espaces sacrés, » m’a déclaré Hindy hier.
La mosquée a mis en place des mesures de sécurité supplémentaires suite à l’attaque. Le coordinateur bénévole de la sécurité, Jamal Khaled, m’a indiqué qu’ils ont augmenté la surveillance par caméra et ajouté du personnel de sécurité bénévole pendant les heures de prière.
« Notre communauté refuse d’être intimidée, » a déclaré le directeur de la mosquée, Kamran Ahmed. « Nous avons reçu un soutien extraordinaire des Hamiltoniens de toutes confessions qui se tiennent à nos côtés contre la violence. »
Les dossiers judiciaires montrent que l’accusé n’a pas d’antécédents criminels. La Couronne s’est opposée à sa libération en attendant une audience formelle de cautionnement prévue pour la semaine prochaine. Le procureur a évoqué des préoccupations concernant la sécurité publique et la nature grave des allégations.
Le chef de la police de Hamilton, Frank Bergen, a publié une déclaration soulignant que « la violence motivée par la haine n’a pas sa place dans notre communauté » tout en précisant que l’enquête se poursuit. La police n’a pas encore officiellement classé l’incident comme motivé par la haine.