Il faisait presque zéro mercredi après-midi lorsque les Elks d’Edmonton ont échangé leurs casques contre un coup de main charitable. Les joueurs de football ont passé des heures à trier et à préparer des paniers alimentaires pour la Banque alimentaire d’Edmonton, démontrant que leurs compétences s’étendent bien au-delà du terrain.
« Cette période de l’année peut être vraiment difficile pour beaucoup de familles », a déclaré Darrius Bratton, demi défensif des Elks, qui a aidé à organiser des boîtes de pâtes et de conserves. « Nous sommes en position de redonner à la communauté, et cela signifie beaucoup. »
Les Elks ont participé en prévision de la collecte alimentaire Purolator Tackle Hunger qui aura lieu ce week-end lors de leur match à domicile contre les Alouettes de Montréal. L’an dernier, cette initiative a permis de recueillir plus de 26 000 livres de nourriture dans toutes les villes de la LCF.
La Banque alimentaire d’Edmonton a vu la demande augmenter de près de 80 % depuis 2022, selon leurs rapports trimestriels. L’organisme sert maintenant environ 30 000 personnes par mois, comparativement à environ 17 000 avant la pandémie.
« La présence des Elks fait une réelle différence », a affirmé Tamisan Bencz-Knight, responsable des relations stratégiques à la Banque alimentaire d’Edmonton. « Non seulement par le travail physique qu’ils accomplissent aujourd’hui, mais aussi en sensibilisant la population à l’insécurité alimentaire dans notre communauté. »
Les joueurs ont formé des chaînes de montage dans l’entrepôt, triant les dons et préparant des paniers alimentaires d’urgence. La scène à la banque alimentaire reflète une réalité croissante dans toute l’Alberta, où les données de Statistique Canada indiquent qu’un ménage sur cinq a déclaré avoir connu une forme d’insécurité alimentaire au cours de la dernière année.
« Ça te frappe quand tu vois la quantité de nourriture qui doit sortir chaque jour », a déclaré le joueur de ligne offensive David Foucault, qui dominait de sa hauteur les piles de boîtes de dons. « J’ai des enfants à la maison, et je ne peux pas imaginer ne pas être capable de les nourrir correctement. »
L’organisation des Elks maintient ce partenariat depuis plus d’une décennie. Le personnel de l’équipe note que la collecte annuelle de nourriture rapporte généralement entre 5 000 et 7 000 livres de nourriture chaque année au Stade Commonwealth.
« Nos partisans se mobilisent à chaque saison », a déclaré Jamie Cartmell, coordonnateur des relations communautaires des Elks. « Même quand les temps sont économiquement difficiles, les Edmontoniens trouvent toujours des moyens de soutenir leurs voisins. »
Les employés de la banque alimentaire ont expliqué que les dons monétaires s’avèrent particulièrement utiles. Chaque dollar donné peut être transformé en trois repas grâce au pouvoir d’achat en gros et aux partenariats communautaires.
Les joueurs semblaient sincèrement touchés par l’expérience. Le quart-arrière Tre Ford a fait une pause tout en garnissant un panier de beurre d’arachide et de riz.
« Le football n’est qu’un jeu, mais ceci, c’est la vraie vie », a déclaré Ford. « Certaines familles doivent choisir entre payer le loyer et acheter de l’épicerie. Ce n’est pas un choix que quiconque devrait avoir à faire. »
Dans un coin de l’entrepôt, le receveur recrue Dillon Mitchell disposait soigneusement des céréales pour le petit-déjeuner dans des boîtes. Sa première saison à Edmonton a été difficile sur le terrain, mais des expériences comme celle-ci l’ont connecté à la communauté.
« L’entraîneur parle d’impact au-delà du tableau d’affichage », a dit Mitchell. « C’est à ça que ça ressemble. »
Le programme Purolator Tackle Hunger de la LCF a débuté en 2003 et a livré plus de 18 millions de livres de nourriture aux banques alimentaires canadiennes. Les partisans qui assisteront au match de samedi sont encouragés à apporter des denrées non périssables ou à faire des dons en argent aux entrées du stade.
« Nous avons vu une générosité incroyable de la part des partisans des Elks », a déclaré Bencz-Knight. « Même une simple boîte de soupe fait une différence quand on la multiplie par des milliers de personnes. »
Les joueurs ont noté que le timing du programme s’aligne parfaitement avec leur calendrier. Alors que la plupart des Canadiens célèbrent l’Action de grâce en octobre, les banques alimentaires connaissent généralement des baisses de dons après les grandes fêtes.
« Il est facile d’oublier que la faim ne suit pas un calendrier », a déclaré le vétéran secondeur Nick Usher. « Les gens ont besoin d’aide toute l’année. »
Les employés de la banque alimentaire ont partagé des histoires de familles qui ne s’attendaient jamais à avoir besoin d’aide, mais qui s’y sont retrouvées après des pertes d’emploi, des urgences médicales ou des augmentations du coût du logement.
À l’extérieur de l’entrepôt, la température continuait de baisser—un rappel que les coûts de chauffage supplémentaires de l’hiver mettront bientôt à rude épreuve davantage de budgets familiaux. Pour certaines familles d’Edmonton, les efforts de ces joueurs de football aujourd’hui se traduiront par des repas la semaine prochaine.
« J’espère que les gens nous voient ici et se souviendront de faire des dons », a déclaré Bratton. « Une communauté prend soin des siens. »
Les Elks connaissent peut-être des difficultés au classement cette saison, mais leur engagement envers Edmonton demeure de calibre championnat—un panier alimentaire à la fois.
