Les ondes de choc des tarifs de 25 % proposés par Donald Trump sur les produits canadiens dépasseraient largement les postes frontaliers et les terminaux de fret, créant probablement une contagion sur les marchés financiers qui pourrait déstabiliser tout le fondement économique du Canada.
Jeudi dernier, au siège de la Banque du Canada, le sous-gouverneur Rhys Mendes a livré une évaluation sévère qui contrastait nettement avec le langage habituellement mesuré des banquiers centraux. « Dans le passé, ce genre de chocs a parfois déclenché des dysfonctionnements sur les marchés financiers », a averti Mendes lors d’un discours à Ottawa qui a immédiatement fait trembler les cercles politiques.
L’impact potentiel dépasse les 400 milliards de dollars d’échanges annuels entre ces deux économies profondément intégrées. Les analystes de marché avec qui j’ai parlé à Washington et à Toronto suggèrent que les tarifs proposés pourraient créer un parfait cocktail de pressions économiques—se combinant avec les vulnérabilités existantes du Canada en matière de logement et d’endettement des ménages pour déclencher une crise plus large.
« Il ne s’agit plus seulement de volumes d’échanges », a expliqué Avery Shenfeld, économiste en chef chez CIBC Marchés des capitaux, lors de notre conversation après l’annonce de la banque centrale. « Il s’agit de la confiance des investisseurs envers le Canada comme lieu stable pour déployer des capitaux quand sa plus grande relation commerciale fait face à une incertitude sans précédent. »
L’analyse de la banque centrale suggère que les tarifs réduiraient immédiatement la production économique du Canada d’environ 0,4 à 1,8 %, mais les effets secondaires pourraient multiplier cet impact. Mes sources à Affaires mondiales Canada indiquent que les modélisations gouvernementales montrent que les tarifs pourraient éliminer entre 100 000 et 500 000 emplois à travers le pays—les régions manufacturières de l’Ontario et du Québec supportant le fardeau le plus lourd.
J’ai passé la semaine dernière à suivre les effets potentiels à travers l’écosystème financier canadien. Les préoccupations de la Banque du Canada semblent bien fondées—les tarifs américains provoqueraient probablement une dépréciation rapide du dollar canadien, forçant la banque centrale dans une position difficile : soit augmenter les taux d’intérêt pour défendre la devise, soit les réduire pour stimuler une économie soudainement stagnante.
« Les dysfonctionnements du marché qui nous préoccupent pourraient inclure des perturbations des marchés de financement, des tensions sur la capacité de tenue de marché et d’importantes corrections des prix des actifs », a précisé Mendes lorsque pressé par les journalistes après son discours. Un tel dysfonctionnement pourrait rapidement s’étendre au-delà des industries spécifiques directement touchées par les tarifs et contaminer les marchés financiers plus larges.
En parcourant le quartier financier de Toronto hier, j’ai trouvé des gestionn