La salle de musculation d’Anytime Fitness sur Gordon Drive ressemble à n’importe quelle autre gym un samedi matin – des gens concentrés sur leurs exercices, la sueur qui coule, un grognement occasionnel. Mais ce week-end dernier, entre les poids qui s’entrechoquent et les tapis roulants qui bourdonnent, quelque chose de plus significatif se produisait.
Les habitués de la gym locale se sont réunis non seulement pour leur entraînement régulier, mais aussi pour soutenir la sensibilisation à la santé mentale grâce au défi « Élève ton Esprit » – une initiative de collecte de fonds créative organisée par la propriétaire du gym, Megan Holloway.
« Nous voulions créer quelque chose qui relie la santé physique au bien-être mental, » explique Holloway, essuyant son front après avoir démontré un soulevé de terre correct aux participants. « Trop souvent, on les traite comme des choses séparées, mais quiconque fait régulièrement de l’exercice sait à quel point cela peut être puissant pour l’état mental. »
Le défi invitait les participants à compléter un circuit d’exercices, avec des membres de la famille et des amis qui s’engageaient à faire des dons basés sur le nombre de répétitions complétées. Tous les fonds sont destinés à la filiale de Kelowna de l’Association canadienne pour la santé mentale, qui fournit des services de soutien essentiels dans toute la région.
Pour Trevor Morris, 42 ans, la cause le touchait personnellement. « J’ai commencé à fréquenter le gym il y a trois ans quand j’étais dans une période très sombre, » confie-t-il, entre deux séries de développés d’épaules. « Avoir un endroit pour canaliser l’énergie négative m’a littéralement sauvé la vie. Si mes soulevés de terre aujourd’hui peuvent aider quelqu’un d’autre à trouver son chemin, ça vaut chaque goutte de sueur. »
Environ 75 membres de la communauté ont participé à l’événement d’une journée, qui comprenait également des présentations de professionnels locaux de la santé mentale. La Dre Sarah Chen, psychologue basée à Kelowna, a parlé du lien scientifiquement prouvé entre l’exercice et l’amélioration des résultats en matière de santé mentale.
« L’activité physique régulière augmente la production d’endorphines et peut être aussi efficace que les médicaments pour la dépression légère à modérée dans certains cas, » a expliqué Chen à la foule réunie pour sa présentation en milieu de matinée. « Des événements comme celui-ci aident à réduire la stigmatisation en amenant ces conversations dans les espaces publics. »
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, environ un Canadien sur cinq connaîtra un problème de santé mentale au cours d’une année donnée. Ici dans l’Okanagan, avec la saison touristique qui s’achève et l’hiver qui approche, les professionnels de la santé mentale observent généralement une augmentation du nombre de personnes cherchant du soutien.
« Cette période de l’année peut être particulièrement difficile, » note Mark Stevenson, coordinateur de sensibilisation pour l’ACSM de Kelowna. « La dépression saisonnière, le stress financier après les dépenses estivales, et la pression des fêtes qui approchent – tout s’additionne. C’est pourquoi des initiatives communautaires comme celle-ci font une telle différence. »
L’événement a recueilli un peu plus de 7 800 $, dépassant l’objectif de 5 000 $ des organisateurs. Holloway attribue ce succès à la communauté sportive très soudée de Kelowna et à la sensibilisation croissante aux problèmes de santé mentale.
« Il y a cinq ans, nous aurions peut-être eu du mal à faire parler ouvertement les gens de ces problèmes, » dit-elle. « Maintenant, on comprend mieux que la santé mentale touche tout le monde, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’un proche. »
Le gym prévoit de faire de cet événement un rendez-vous annuel, avec l’espoir de l’étendre à d’autres installations sportives à travers l’Okanagan l’année prochaine.
Jasmine Kaur, membre de longue date, s’est sentie émue pendant la cérémonie de clôture. « Mon frère a lutté contre la dépression pendant des années avant de trouver de l’aide, » partage-t-elle. « Voir toutes ces personnes ici aujourd’hui, dont beaucoup ne se sont jamais rencontrées, se rassembler autour de quelque chose qui était auparavant si caché – ça me donne de l’espoir. »
Au-delà de l’aspect collecte de fonds, l’événement proposait des stratégies pratiques pour le bien-être mental. Le nutritionniste local Pavel Dimitrov a discuté du lien entre l’intestin et le cerveau et de l’impact des choix alimentaires sur l’humeur. L’instructrice de méditation Lin Wei a guidé un groupe à travers des exercices de respiration conçus pour combattre l’anxiété.
« La forme physique peut être la porte d’entrée vers une approche plus globale de la santé, » explique Wei. « Une fois que les gens expérimentent comment le mouvement change leur état mental, ils deviennent plus réceptifs à d’autres pratiques de bien-être. »
Le maire Tom Dyas a fait une brève apparition, saluant l’initiative comme un exemple de l’esprit communautaire de Kelowna. « Notre ville fait face aux mêmes défis de santé mentale que partout ailleurs au Canada, mais ce qui rend Kelowna spéciale, c’est la façon dont les résidents se mobilisent pour se soutenir mutuellement, » a-t-il déclaré.
L’événement s’est conclu par un repas communautaire fourni par le restaurant local Soul Fuel, soulignant l’importance du lien social pour le bien-être mental.
Pour Holloway, voir des membres du gym de différents horizons partager leurs histoires tout au long de la journée a répondu à l’objectif plus profond derrière cette collecte de fonds.
« Au final, l’argent récolté est important, mais ce qui compte peut-être davantage, c’est qu’une personne en difficulté ait entendu qu’elle n’est pas seule, » dit-elle, regardant autour d’elle ce gym qui s’était transformé, ne serait-ce que pour une journée, en quelque chose de plus qu’un simple endroit pour développer ses muscles.
« Si même une seule personne demande de l’aide grâce à ce qu’elle a vécu ici aujourd’hui, nous avons réussi. »