La nomination a surpris beaucoup de personnes dans les secteurs des médias et de la technologie. L’ancien présentateur Evan Solomon a été choisi pour devenir le tout premier ministre de l’Intelligence artificielle du Canada, marquant ce que le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié de « pas crucial pour assurer le leadership canadien dans un paysage technologique en rapide évolution. »
Solomon, surtout connu pour avoir animé Power & Politics à CBC et Question Period à CTV, apporte une expertise en communication plutôt que des références techniques en IA à ce nouveau portefeuille. Cette décision signale l’inquiétude croissante d’Ottawa concernant les opportunités et les défis posés par l’intelligence artificielle qui transforme les industries, les milieux de travail et les cadres réglementaires à travers le pays.
« La rapidité des avancées en IA exige une voix dédiée à la table du cabinet, » a déclaré Trudeau lors de l’annonce d’hier. « L’expérience d’Evan dans la traduction de sujets complexes pour les Canadiens sera inestimable alors que nous naviguons dans cette technologie transformatrice. »
Les réactions de l’industrie sont mitigées. L’Association canadienne de l’IA a salué la création d’un ministère dédié, la directrice exécutive Sarah Villeneuve notant que « la représentation de l’IA aux plus hauts niveaux du gouvernement reconnaît son importance économique et sociale. » Cependant, certains experts techniques ont remis en question si l’expérience médiatique de Solomon le prépare adéquatement aux exigences techniques du rôle.
« Nous entrons dans une ère où les décisions politiques en matière d’IA nécessitent une compréhension profonde de la technologie et de ses implications, » a déclaré Yoshua Bengio, directeur scientifique de l’Institut québécois Mila-Québec en IA. « Bien que les compétences en communication soient importantes, la courbe d’apprentissage sur les aspects techniques sera abrupte. »
Solomon lui-même a reconnu le défi lors de son discours d’acceptation. « Je suis honoré par cette responsabilité et je reconnais qu’il y a beaucoup à apprendre. Mais la bonne gouvernance de l’IA n’est pas seulement une question technique—il s’agit d’aligner cette puissante technologie avec les valeurs canadiennes et de s’assurer que ses avantages profitent à tous les Canadiens. »
La nomination intervient alors que le Canada fait face à une pression croissante pour consolider ses avantages initiaux dans la recherche en IA. Malgré la présence de chercheurs pionniers comme Geoffrey Hinton et l’établissement de centres de recherche précoces à Montréal, Toronto et Edmonton, les critiques affirment que le Canada a perdu du terrain face aux investissements américains et chinois dans la commercialisation des technologies d’IA.
Le nouveau ministère coordonnera les initiatives d’IA auparavant fragmentées entre différents ministères, d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada au bureau du Commissaire à la protection de la vie privée. Selon les documents d’information, le mandat de Solomon compren