Les fabricants canadiens de pièces automobiles peuvent souffler après avoir obtenu des exemptions cruciales aux nouveaux tarifs du président Trump sur l’aluminium et l’acier. Cette victoire diplomatique pour Ottawa protège un secteur manufacturier vital qui emploie 100 000 Canadiens et représente plus de 35 milliards de dollars d’activité économique annuelle.
L’exemption est survenue après d’intenses efforts de lobbying à la fois du Premier ministre Trudeau et de l’Association des fabricants de pièces automobiles du Canada. « Cela représente une bouée de sauvetage essentielle pour nos chaînes d’approvisionnement intégrées, » a déclaré Flavio Volpe, président de l’APMA. « Sans ces exemptions, nous envisagions une dévastation potentielle dans les communautés de l’Ontario et du Québec. »
Ce développement est particulièrement significatif en raison de son timing au milieu des tensions économiques plus larges entre les deux pays. Le mois dernier encore, Trump menaçait d’imposer des tarifs généralisés qui auraient pu ajouter jusqu’à 25% au coût des composants automobiles canadiens traversant la frontière, perturbant potentiellement des chaînes d’approvisionnement intégrées depuis des décennies sous l’ALENA et maintenant l’ACEUM.
L’exemption canadienne semble structurée différemment des arrangements similaires avec le Mexique et l’Union européenne. Les fabricants canadiens ne seront pas soumis à des restrictions de quotas limitant leur potentiel de croissance, selon des sources familières avec les négociations. Cela donne aux fournisseurs canadiens un avantage concurrentiel potentiel alors que les assembleurs américains recherchent des composants exempts de tarifs.
Pour des communautés comme Windsor et Oshawa, où la fabrication automobile constitue l’épine dorsale économique, l’exemption prévient ce que les analystes économiques de la Banque TD avaient projeté comme pouvant atteindre 15 000 pertes d’emplois. « La chaîne d’approvisionnement automobile ne reconnaît pas les frontières de la même façon que les politiciens, » a expliqué Dimitry Anastakis, historien des affaires à l’Université de Toronto. « Ces usines ont été conçues pour fonctionner comme un seul système à travers la frontière. »
L’exemption ne résout pas tous les défis auxquels font face les fabricants canadiens. Les coûts croissants de l’électricité en Ontario et les pénuries de main-d’œuvre continuent de mettre la pression sur les marges bénéficiaires. De plus, l’exemption s’accompagne d’exigences de traçabilité renforcées pour empêcher les métaux de pays tiers d’entrer aux États-Unis via des composants fabriqués au Canada – un coût de conformité que les petits fournisseurs devront absorber.
Les initiés de l’industrie notent que ce répit pourrait être temporaire étant donné l’imprévisibilité de la politique commerciale américaine. « Nous opérons toujours dans un environnement où la politique peut changer avec un tweet, » a déclaré un dirigeant qui a demandé l’anonymat pour parler franchement. « Les entreprises maintiennent des plans d’urgence qui auraient été impensables il y a cinq ans. »
Les négociateurs canadiens ont fait valoir plusieurs arguments convaincants pour obtenir