Je viens d’apprendre une nouvelle qui a jeté un voile de tristesse sur les communautés de la Côte-Sud de la Nouvelle-Écosse. Après plusieurs jours de recherches, les autorités ont confirmé la découverte des restes d’une femme portée disparue plus tôt cette semaine.
La GRC a fait cette annonce cet après-midi à leur détachement de Bridgewater, où le sergent Derek Mahar s’est adressé à une salle de journalistes et de citoyens inquiets. « Malgré nos meilleurs efforts et le soutien remarquable des équipes de recherche bénévoles, ce n’est pas le résultat que nous espérions, » a déclaré Mahar, sa voix portant le poids de l’enquête.
Les recherches avaient mobilisé une réponse communautaire exceptionnelle. Plus de 120 bénévoles des communautés avoisinantes, notamment Chester, Mahone Bay et Lunenburg, ont rejoint les équipes professionnelles de recherche et sauvetage dès mardi matin, lorsque la femme a été signalée disparue par des membres de sa famille, inquiets après qu’elle ait manqué un rendez-vous prévu.
« J’habite ici depuis trente ans et je n’ai jamais vu les gens se mobiliser aussi rapidement, » a confié Eleanor MacKenzie, qui a aidé à coordonner les efforts bénévoles au Centre communautaire de Bridgewater. « Les gens apportaient de la nourriture, offraient leurs VTT, prenaient congé pour participer aux recherches. »
Selon les déclarations policières, la découverte a été faite dans une zone boisée à environ trois kilomètres de l’endroit où le véhicule de la femme avait été localisé mercredi. Les conditions météorologiques avaient compliqué les efforts de recherche, avec de fortes pluies mardi soir qui ont effacé des preuves potentielles et créé un terrain difficile pour les équipes au sol.
Le Service du médecin légiste de la Nouvelle-Écosse mène maintenant une enquête pour déterminer la cause du décès. La police a indiqué qu’elle traite la mort comme suspecte, tout en soulignant qu’il s’agit d’une procédure standard étant donné les circonstances.
Pour des raisons de confidentialité et en attendant la notification des membres éloignés de la famille, les autorités ont temporairement retenu le nom de la femme, bien que beaucoup dans cette communauté très unie sachent déjà qui a été perdue.
Les données de Statistique Canada montrent que la Nouvelle-Écosse enregistre environ 85-90 signalements de personnes disparues chaque mois, bien que la grande majorité soit résolue dans les 24 heures. Les cas qui s’étendent au-delà de plusieurs jours, particulièrement dans les zones rurales, représentent moins de 5% du total des signalements.
Les ressources provinciales consacrées aux enquêtes sur les personnes disparues ont augmenté de près de 30% depuis 2019, suite aux recommandations d’un audit provincial qui avait identifié des lacunes dans les protocoles d’intervention en milieu rural. Ces améliorations comprennent une meilleure coordination entre la GRC et les forces de police municipales, ainsi qu’une formation améliorée pour les bénévoles de recherche et sauvetage.
La tragédie a relancé les conversations sur la sécurité dans les communautés rurales. Au café Ship’s Anchor à Chester Basin hier matin, les habitants ont partagé leurs préoccupations concernant les routes isolées et la couverture cellulaire limitée dans certaines parties de la région.
« Il y a encore des zones mortes partout sur ces routes secondaires, » a fait remarquer James Whynacht, technicien téléphonique à la retraite. « Nous demandons une meilleure couverture depuis des années, mais il faut qu’un drame se produise avant que quelqu’un n’écoute. »
Le premier ministre Tim Houston, joint lors de réunions à Halifax, a exprimé ses condoléances à la famille et a félicité les intervenants d’urgence. « Tous les Néo-Écossais partagent ce deuil aujourd’hui, » a déclaré Houston. « Le dévouement de nos équipes de recherche et la façon dont les communautés se sont rassemblées démontrent l’esprit qui définit notre province, même dans les moments les plus sombres. »
L’enquête se poursuit alors que la police a établi une ligne téléphonique dédiée pour toute personne ayant des informations liées à l’affaire. Le sergent Mahar a confirmé que des agents mènent des entretiens porte-à-porte dans les zones proches du dernier endroit où la femme a été vue.
Le soutien communautaire s’est déjà manifesté pour la famille. Une page GoFundMe établie hier a recueilli plus de 12 000 $ pour aider aux frais funéraires et soutenir les enfants de la femme. Les églises locales ont annoncé des services de prière pour demain soir.
Des ressources en santé mentale ont été mises à disposition par l’intermédiaire de la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse, avec des conseillers en crise déployés à l’école secondaire régionale de Bridgewater, où l’un des enfants de la femme étudie. La directrice Deborah MacInnis a envoyé hier une lettre aux parents décrivant les soutiens disponibles pour les élèves affectés par la tragédie.
Pour une province qui a subi d’importants traumatismes collectifs ces dernières années, de la fusillade de masse de 2020 aux inondations dévastatrices dans certaines communautés l’automne dernier, cette dernière tragédie a touché une corde sensible. Mais comme j’en ai été témoin à maintes reprises dans mes reportages à travers cette province, les Néo-Écossais continuent de faire preuve d’une résilience et d’un esprit communautaire remarquables, même face au chagrin.
Alors que la nuit tombait sur la Côte-Sud ce soir, les lumières des porches restaient allumées dans plusieurs communautés – un petit geste de solidarité avec une famille confrontée à une perte inimaginable.