Dans les champs silencieux où le sang canadien a jadis imprégné le sol néerlandais, une promesse solennelle résonne à travers les générations : « Nous nous souviendrons d’eux. »
Cette semaine marque les 80 ans depuis que les troupes canadiennes ont chassé les forces nazies des Pays-Bas, apportant la liberté à une nation qui avait enduré cinq années brutales d’occupation. Alors que le soleil printanier réchauffait les rangées impeccables de pierres tombales au Cimetière de guerre canadien de Groesbeek, des milliers de personnes se sont rassemblées pour honorer le sacrifice de plus de 7 600 Canadiens qui ne sont jamais rentrés chez eux.
« Ils sont venus comme des étrangers, sont morts en héros, et sont commémorés comme des amis », a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte lors de la cérémonie commémorative de jeudi. « Les Pays-Bas n’oublieront jamais ce que le Canada nous a donné – notre liberté. »
Parmi les participants se trouvait James Wilkins, vétéran de 99 ans originaire de Moncton, qui a débarqué avec le Régiment du North Shore en juillet 1944. « Nous faisions simplement notre travail », m’a-t-il confié, ses mains usées par le temps traçant le nom d’un camarade sur le mur commémoratif. « Mais voir que les Néerlandais s’en soucient encore après toutes ces années… ça signifie tout. »
La Route de la Libération canadienne traversait certains des terrains les plus difficiles de la guerre. Après avoir débarqué en Normandie, nos forces ont avancé à travers la France et la Belgique avant d’affronter les polders inondés et la résistance déterminée des Allemands aux Pays-Bas. L’hiver 1944-45 fut particulièrement rude, les soldats combattant des éléments aussi féroces que le feu ennemi.
La ministre des Anciens Combattants, Ginette Petitpas Taylor, a dirigé la délégation canadienne, qui comprenait des familles de vétérans et des militaires en service actif. « Cet anniversaire n’appartient pas seulement aux livres d’histoire, mais à la mémoire vivante », a-t-elle déclaré. « Les liens entre nos nations ont été forgés dans les heures les plus sombres et n’ont fait que se renforcer avec le temps. »
Les commémorations revêtent une importance particulière alors que la génération qui a été témoin directe de la libération s’amenuise. Selon Anciens Combattants Canada, moins de 15 000 vétérans de la Seconde Guerre mondiale sont encore en vie au Canada aujourd’hui, leur âge moyen dépassant 97 ans.
Pour les Néerlandais, le sacrifice canadien représente plus qu’une victoire militaire. Durant ce que les Pays-Bas appellent l’« Hiver de la Faim » de 1944-45, des milliers de personnes sont mortes de faim sous l’occupation na