Le vent frais du printemps faisait trembler les fenêtres de l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse lorsque le ministre de l’Énergie, Tory Rushton, a annoncé ce que beaucoup dans le secteur croissant des énergies renouvelables de la province attendaient depuis longtemps : une refonte complète du processus d’évaluation environnementale pour les projets d’énergie propre.
« Nous avons clairement entendu que notre système actuel crée des goulots d’étranglement, » a déclaré Rushton au petit groupe de journalistes et de représentants de l’industrie. « Des projets qui pourraient nous aider à atteindre nos objectifs climatiques attendent des années pour obtenir des approbations. Cela prend fin aujourd’hui. »
Debout à l’arrière de la salle, j’ai observé les visages s’illuminer parmi les développeurs de projets solaires et éoliens présents. Pour beaucoup d’entre eux, cette annonce représentait la différence entre des projets viables et ceux qui allaient mourir sur pied en attendant l’approbation réglementaire.
Les réformes, dévoilées hier, créeront un processus d’examen environnemental accéléré spécifiquement pour les projets d’énergie renouvelable, visant à réduire les délais d’approbation d’une moyenne de 3 à 5 ans à seulement 18 mois. Ce changement survient alors que la Nouvelle-Écosse pousse vers son objectif ambitieux de 80 % d’électricité renouvelable d’ici 2030, l’un des calendriers les plus agressifs au Canada.
Lisa Bower, qui a passé la dernière décennie à développer des projets éoliens communautaires le long du littoral accidenté de la Nouvelle-Écosse, m’a confié après l’annonce que le système actuel a failli mettre en faillite son dernier projet.
« Nous avions des investisseurs prêts, le soutien de la communauté, même le fournisseur d’électricité était à bord—mais nous avons passé tellement de temps dans les limbes réglementaires que nos projections de coûts initiales sont devenues obsolètes, » a-t-elle expliqué, décrivant comment son projet éolien de 75 mégawatts dans le comté d’Inverness attend l’approbation finale depuis près de quatre ans. « Chaque mois de retard augmentait nos coûts d’environ 50 000 $. »
Selon les données du ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, l’arriéré des projets d’énergie renouvelable en attente d’examen s’élève actuellement à 37, représentant une capacité potentielle de 1,2 gigawatt d’électricité propre. Les données les plus récentes d’Environnement Canada sur les émissions provinciales montrent que la Nouvelle-Écosse tire encore environ 40 % de son électricité de centrales au charbon, ce qui en fait l’un des systèmes électriques provinciaux les plus intensifs en carbone du pays.
Les réformes proposées établiront un bureau d’évaluation dédié à l’énergie propre avec du personnel spécialisé et des dél