La lutte contre la faim a pris un tournant résolument local hier lorsque George Stockfish Ford a dévoilé son nouveau partenariat avec la Banque alimentaire de North Bay, mobilisant la présence communautaire automobile pour faire face à ce que les travailleurs sociaux décrivent comme un défi croissant de sécurité alimentaire dans toute la région.
« Nous avons constaté une augmentation de la demande de près de 35% depuis l’année dernière, » a expliqué Debbie Marson, directrice générale de la Banque alimentaire de North Bay, pendant que des bénévoles déchargeaient des boîtes de denrées non périssables du camion de démonstration F-150 du concessionnaire. « Ces partenariats avec les entreprises locales font toute la différence quand le soutien gouvernemental peine à suivre les besoins. »
L’initiative, baptisée « Éliminons la Faim », verra le concessionnaire Ford de longue date transformer sa salle d’exposition en point de collecte semi-permanent où les clients pourront déposer des dons alimentaires tout en visitant le showroom. Le concessionnaire s’est également engagé à égaler les dons des clients kilo pour kilo pendant les mois d’hiver.
Pour George Stockfish, dont la famille exploite la concession depuis 1973, le lien entre la vente automobile et le soutien communautaire est naturel. « Les voitures rassemblent les gens, tout comme la nourriture, » m’a confié Stockfish, en désignant les bacs de collecte déjà à moitié remplis de pâtes, de conserves et de lait maternisé. « La plupart des gens ne réalisent pas qu’environ 18% des ménages locaux connaissent une forme d’insécurité alimentaire. »
Les chiffres confirment cette préoccupation. Selon les données récentes de Feed Ontario, le réseau provincial des banques alimentaires, les communautés du nord ont connu des augmentations disproportionnées de l’utilisation des banques alimentaires, avec de nombreuses familles de travailleurs recourant à l’aide pour la première fois. Leur Rapport sur la Faim 2023 indique que North Bay a spécifiquement connu une augmentation de 41% des nouveaux utilisateurs de banques alimentaires.
Ce qui distingue ce partenariat des dons d’entreprise habituels, c’est l’accent mis sur l’engagement communautaire soutenu plutôt que sur des dons ponctuels. La directrice des ventes, Tricia Lamarche, a expliqué comment la concession prévoit d’intégrer la collecte alimentaire dans ses opérations commerciales quotidiennes.
« Lorsqu’une personne achète un véhicule, nous proposons de faire un don à la banque alimentaire en son nom, » a-t-elle déclaré. « Nous organisons également des livraisons mensuelles en utilisant les véhicules de courtoisie de notre service après-vente pour transporter les dons directement à l’entrepôt de la banque alimentaire. »
Le partenariat avec la banque alimentaire représente une évolution dans la façon dont les entreprises locales abordent le soutien communautaire. Les cérémonies traditionnelles de remise de chèques et les collectes annuelles de nourriture cèdent la place à des initiatives plus intégrées, tout au long de l’année, qui répondent à des besoins persistants.
Le conseiller municipal Marcus Williams, présent au lancement, a salué cette approche. « Nous constatons un changement: les entreprises ne se contentent plus de signer des chèques pendant les fêtes. Elles deviennent des points de distribution, des centres de sensibilisation et de véritables partenaires pour relever les défis sociaux. »
Williams a noté que les ressources municipales pour les programmes de sécurité alimentaire sont très limitées, les allocations budgétaires restant essentiellement stables malgré l’augmentation des besoins. « La réalité est que le financement public seul ne peut pas résoudre les problèmes de faim. Ces partenariats public-privé créent des modèles durables qui peuvent s’adapter plus rapidement que les programmes gouvernementaux. »
Le timing ne pourrait être plus critique. Selon les bénévoles de la banque alimentaire, les mois d’été connaissent généralement des baisses de dons de 40 à 60%, alors que les besoins des familles augmentent souvent avec les enfants à la maison qui n’ont plus accès aux programmes de repas scolaires.
« Les gens pensent à faire des dons à Noël ou à l’Action de grâce, » a déclaré Marson. « Mais la faim ne suit pas le calendrier des fêtes. Avoir une présence visible et permanente dans une entreprise que les gens visitent régulièrement aide à maintenir la sensibilisation toute l’année. »
L’initiative du concessionnaire comprend des éléments créatifs au-delà de la simple collecte de nourriture. Les clients du service après-vente peuvent choisir d’arrondir leurs factures de réparation au 5$ près, la différence allant directement aux programmes d’achat de la banque alimentaire. Le département des pièces a introduit un échange « pièces contre nourriture » où les clients peuvent apporter des articles non périssables en échange de rabais sur les accessoires et les articles d’entretien.
James Lapointe, mécanicien local de Ford, s’est personnellement porté volontaire pour coordonner les livraisons entre la concession et la banque alimentaire. « Je me retrouve moi-même à la banque alimentaire certains mois, » a-t-il admis tranquillement en arrangeant les boîtes de dons. « Beaucoup d’entre nous dans les métiers ou les industries de service traversons des périodes difficiles. Il n’y a pas de honte à avoir besoin d’aide, et il y a une vraie fierté à en donner aussi. »
Le partenariat souligne également comment les entreprises communautaires comblent de plus en plus les lacunes des filets de sécurité sociale. Le financement provincial pour les programmes de sécurité alimentaire n’a augmenté que marginalement malgré les données de Statistique Canada montrant que les prix alimentaires en Ontario ont augmenté de 9,2% l’année dernière.
Les responsables de la banque alimentaire affirment que les dons monétaires offrent la plus grande flexibilité, leur permettant d’acheter des produits frais, du lait et d’autres denrées périssables qui complètent les dons de produits non périssables. La concession a installé un terminal de don par carte qui accepte les contributions par carte de crédit à partir de seulement 2$.
« Chaque contribution aide, » a expliqué Stockfish. « Un seul don de 10$ peut fournir jusqu’à 30 repas lorsque la banque alimentaire achète en gros via ses réseaux de fournisseurs. »
L’initiative survient à un moment où les concessionnaires automobiles à l’échelle nationale font face à des défis d’inventaire et à l’évolution des habitudes des consommateurs. Les analystes de l’industrie suggèrent que l’engagement communautaire aide les concessionnaires à maintenir leur pertinence dans des marchés en mutation.
« Il y a une véritable valeur commerciale dans l’implication communautaire, » a noté Williams. « Mais ce qui m’impressionne dans ce programme, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’une façade. Ils ont intégré le don dans leur modèle d’affaires. »
Pour les familles qui dépendent de l’aide alimentaire, le partenariat offre plus que de simples sources alimentaires supplémentaires. Marson a souligné comment le soutien visible des entreprises réduit la stigmatisation pour ceux qui cherchent de l’aide.
« Quand des entreprises respectées soutiennent ouvertement les banques alimentaires, cela normalise à la fois le don et la réception d’aide, » a-t-elle déclaré. « C’est peut-être l’aspect le plus précieux de ce partenariat – il amène les conversations sur la sécurité alimentaire dans les espaces quotidiens. »
La concession prévoit de suivre les progrès avec un affichage bien visible montrant les kilos de nourriture collectés et les repas fournis, créant ce que Stockfish appelle « un élan visible » qui encourage la participation continue.
« Nous ne faisons pas que vendre des voitures, » a-t-il déclaré, utilisant l’argot de l’industrie. « Nous faisons bouger les choses dans la lutte contre la faim dans notre communauté. »
