Le son des rires d’enfants et le couinement des chaussures de sport ont rempli le Centre récréatif de Westfort samedi dernier, alors que des dizaines de jeunes découvraient pour la première fois l’escalade, la pétanque et le pickleball.
L’événement sportif INSPIRE, qui en est maintenant à sa troisième année, est devenu un incontournable dans le paysage récréatif jeunesse de Thunder Bay, offrant aux enfants de 8 à 14 ans la chance d’essayer des activités qu’ils n’auraient peut-être jamais expérimentées autrement.
« Nous voyons des enfants s’illuminer quand ils découvrent quelque chose de nouveau, » explique Melissa Halvorsen, coordonnatrice des loisirs de Thunder Bay. « Il ne s’agit pas de trouver le prochain athlète olympique, mais de montrer aux jeunes que l’activité physique peut prendre plusieurs formes. »
Près de 80 enfants ont participé à l’événement ce week-end, tournant entre différents ateliers où des entraîneurs et athlètes locaux ont bénévolement partagé leur temps et expertise. La popularité du programme n’a cessé de croître depuis son lancement en 2021, quand les restrictions liées à la pandémie limitaient la participation à seulement 30 enfants.
Le conseiller municipal de Thunder Bay, Brian McKinnon, présent aux activités samedi, considère ce programme comme un exemple d’investissement communautaire judicieux. « Quand on regarde les défis de santé auxquels font face nos jeunes – du temps d’écran à l’obésité infantile – créer ces opportunités est tout simplement logique, » a confié McKinnon en observant un groupe s’attaquer au mur d’escalade portable.
Ce qui distingue INSPIRE des inscriptions sportives traditionnelles, c’est son approche sans pression. Les enfants peuvent essayer plusieurs activités en une seule journée, sans coûts d’équipement ni engagement pour toute une saison.
Shawna Pelletier a amené son fils Jamie, 10 ans, qui évite habituellement les sports d’équipe. « Il a toujours hésité à rejoindre des activités où il pourrait décevoir les autres, » a-t-elle expliqué. « Mais aujourd’hui, il a découvert la pétanque et a adoré ça. Maintenant, il demande quand il pourra rejouer. »
Ce résultat représente exactement ce que les créateurs du programme espéraient accomplir. Selon les données de Statistique Canada, la participation des jeunes aux sports a diminué de près de 7% à l’échelle nationale depuis 2015, avec le coût et le manque d’intérêt cités comme principaux obstacles.
« Tous les enfants ne s’intéressent pas au hockey ou au basketball, mais cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas trouver du plaisir dans le mouvement, » explique Raj Sandhu, professeur de kinésiologie à l’Université Lakehead qui collabore avec le programme. « Nos recherches montrent que lorsque les enfants découvrent des activités qui correspondent à leurs intérêts et capacités individuels, ils sont plus susceptibles de rester actifs tout au long de leur vie. »
Le programme financé par la ville s’associe avec des associations sportives locales qui reconnaissent l’événement comme une opportunité d’accroître leur nombre de membres. Le Club d’escalade de Thunder Bay a apporté des murs portables qui se sont avérés particulièrement populaires, avec des files d’attente se formant tout au long de la journée.
« Notre programme junior a accueilli environ 15 enfants directement grâce à l’événement INSPIRE de l’année dernière, » indique Diana Wong, présidente du club d’escalade. « Ce sont des jeunes qui ne nous auraient jamais trouvés autrement. »
Au-delà de l’activité physique, le programme met l’accent sur l’inclusivité. Les organisateurs ont travaillé à éliminer les obstacles pour les familles aux ressources limitées en fournissant le transport depuis les centres communautaires des quartiers défavorisés et en supprimant les frais d’inscription grâce aux commandites d’entreprises locales comme North Shore Steelworks et Produits forestiers Résolu.
L’approche de Thunder Bay a attiré l’attention d’autres communautés du Nord de l’Ontario. Timmins et Sault-Sainte-Marie ont envoyé du personnel des loisirs pour observer le programme, avec l’intention d’implémenter des modèles similaires.
« Nous ne réinventons pas la roue, » admet Halvorsen. « Mais nous nous assurons que chaque enfant a la chance de trouver son activité. »
Destiny Kwandibens, 12 ans, a trouvé « son truc » lors de l’événement de l’année dernière quand elle a essayé le pickleball pour la première fois. « Je pensais que ce serait ennuyeux parce que mon grand-père y joue, » a-t-elle ri. « Mais c’est vraiment super amusant. » Elle joue maintenant chaque semaine et est revenue cette année comme jeune bénévole, aidant à présenter ce sport aux autres.
Le succès du programme a convaincu les responsables municipaux d’élargir l’offre tout au long de l’année plutôt que d’organiser un seul événement annuel. Des sessions mensuelles « mini-INSPIRE » sont prévues à partir de cet automne, se concentrant sur les activités intérieures pendant les longs mois d’hiver de Thunder Bay.
« Quand la neige tombe, c’est exactement à ce moment que les enfants ont le plus besoin de ces opportunités, » affirme McKinnon. « L’activité physique est cruciale pour la santé mentale, surtout pendant nos hivers nordiques. »
Le budget loisirs 2023-2024 de la ville inclut 75 000 $ pour l’exploration sportive jeunesse, un investissement modeste qui, selon le personnel des loisirs, génère des retombées considérables en matière de bien-être communautaire et d’engagement des jeunes.
À la fin de la journée, les bénévoles ont distribué des trousses d’information sur les clubs locaux et les activités à venir. De nombreux enfants sont partis avec des formulaires d’inscription pour leurs nouvelles passions.
Pour Pelletier et son fils Jamie, la journée a représenté une percée. « Il s’est toujours senti à part parce que les sports traditionnels ne lui convenaient pas, » a-t-elle dit. « Aujourd’hui, il a réalisé qu’il existe tout un monde d’activités où il pourrait trouver sa place. »
Ce sentiment d’appartenance est peut-être le résultat le plus précieux d’INSPIRE. Dans une ville où l’isolement hivernal peut mettre à l’épreuve la santé mentale, créer des liens communautaires par l’activité physique génère des effets qui vont bien au-delà de la forme physique.
« Ce que nous faisons réellement, c’est donner aux enfants la permission d’essayer, d’échouer et d’essayer à nouveau, » explique Halvorsen. « C’est une leçon qui leur sert partout dans la vie, pas seulement dans le sport. »
Alors que les dernières familles se dirigeaient vers la sortie, Caleb Wright, 9 ans, a demandé à sa mère quand ils pourraient revenir. Son sourire en disait long sur l’impact du programme : un autre enfant avait trouvé sa raison de bouger.