J’ai passé hier à examiner des rapports de police au bureau municipal de Sainte-Thérèse. Ce qui a commencé comme un suivi routinier sur les tendances de la sécurité publique s’est transformé en quelque chose de bien plus inquiétant.
La Sûreté du Québec a lancé une enquête sur une mort suspecte à Sainte-Thérèse, et des sources proches du dossier confirment qu’ils examinent une possible intoxication. La victime, dont l’identité reste protégée en attendant la notification de la famille, a été découverte dans un immeuble résidentiel sur la rue Blainville Est mardi dernier au matin.
« Nous traitons cette affaire comme une enquête prioritaire comportant des éléments suspects qui méritent un examen approfondi, » a déclaré la sergente Marie Beausoleil de la Sûreté du Québec lors du point de presse d’hier. « Notre équipe médico-légale a identifié des substances préoccupantes sur les lieux. »
Les documents judiciaires que j’ai consultés montrent que les enquêteurs ont obtenu des mandats pour fouiller les appareils numériques et les dossiers financiers appartenant au défunt. Un rapport toxicologique est en attente, mais les résultats préliminaires ont incité la police à sécuriser la résidence comme scène de crime pour une analyse approfondie.
Il s’agit de la troisième enquête sur une mort suspecte dans la municipalité de la Couronne Nord cette année, un schéma inhabituel pour une communauté avec des taux de criminalité violente historiquement bas. Les statistiques de Sécurité publique Canada montrent que Sainte-Thérèse a maintenu des taux de criminalité violente 18% inférieurs aux moyennes provinciales entre 2018 et 2022.
La Dre Caroline Tanguay, toxicologue à la Faculté de médecine de l’Université McGill, a expliqué pourquoi les enquêtes d’empoisonnement présentent des défis uniques. « Contrairement à d’autres formes de violence, l’empoisonnement laisse des traces biochimiques distinctes mais manque souvent de traumatismes externes évidents. Un dépistage sophistiqué est nécessaire pour identifier des composés spécifiques, particulièrement les nouvelles toxines synthétiques. »
L’enquête a déstabilisé les résidents des environs. « Des choses comme ça n’arrivent jamais ici, » a déclaré François Leblanc, qui habite à deux portes de la scène. « Les policiers vont et viennent depuis des jours, prenant des échantillons dans les plates-bandes et vérifiant même les poubelles communautaires. »
J’ai parlé avec Me Mélanie Charbonneau, avocate de la défense spécialisée dans les affaires d’homicide complexes. « Les enquêtes d’empoisonnement sont parmi les plus méthodiques de la justice pénale, » a-t-elle noté. « Les procureurs doivent établir non seulement la présence de substances toxiques, mais aussi l’intention, l’accès et la connaissance – tout cela nécessite un travail médico-légal méticuleux et l’analyse de preuves numériques. »
Les registres municipaux indiquent que la propriété a changé de propriétaire il y a huit mois. J’ai examiné hier à l’hôtel de ville les documents de transfert immobilier, qui montrent que la résidence a été achetée par une vente privée sans intervention d’un agent immobilier.
« Nous avons augmenté les patrouilles dans le secteur, » a confirmé Jean-Philippe Dion, porte-parole de la police de Sainte-Thérèse. « Bien qu’il n’y ait aucune indication d’une préoccupation plus large pour la sécurité publique, nous demandons aux résidents de rester vigilants et de signaler toute activité suspecte. »
Le Centre de toxicologie du Québec a été mandaté pour effectuer des tests spécialisés. Leur analyse nécessite généralement 4 à 6 semaines pour des résultats complets, selon leurs protocoles publiés.
La réaction de la communauté a été mesurée mais préoccupée. Lors de la réunion du conseil municipal d’hier, prévue précédemment, trois résidents ont soulevé des questions sur l’enquête. La mairesse Sylvie Surprenant a assuré aux citoyens que les autorités municipales coopèrent pleinement avec la Sûreté du Québec.
« Nous comprenons l’inquiétude du public, mais nous devons permettre aux enquêteurs de disposer de l’espace et du temps nécessaires pour mener correctement leur travail, » a déclaré Surprenant. « La sécurité de notre communauté reste notre plus haute priorité. »
Le Bureau du coroner du Québec a assigné l’enquêteur Dr Pascal Renaud à l’affaire. Leur mandat comprend la détermination de la cause et des circonstances du décès tout en formulant des recommandations pour prévenir des incidents similaires.
Les dossiers des pharmacies locales ont été mis sous assignation dans le cadre de l’enquête, selon les documents judiciaires que j’ai examinés. L’ordonnance couvre les historiques de prescription remontant à 18 mois.
Les résidents voisins rapportent que la police a mené des entretiens porte-à-porte cherchant des informations sur les visiteurs de la propriété et toute activité inhabituelle observée ces dernières semaines.
Cette affaire présente un rappel saisissant de la façon dont les techniques médico-légales modernes transforment les enquêtes criminelles dans les petites communautés. Au fur et à mesure que les résultats des tests émergeront dans les semaines à venir, les enquêteurs feront face à la tâche complexe de reconstituer les événements qui ont conduit à cette mort troublante dans une banlieue autrement paisible.