Un caporal de l’Armée canadienne a disparu quelques jours seulement avant son déploiement prévu en Lettonie, suscitant des inquiétudes au sein des cercles militaires et déclenchant une opération de recherche intensive.
La police militaire est à la recherche du caporal Nathan Gallant, aperçu pour la dernière fois quittant la BFC Gagetown au Nouveau-Brunswick mercredi après-midi. Selon le porte-parole de la Défense nationale, le lieutenant-commandant Jordan Holder, Gallant ne s’est pas présenté à son service le lendemain matin alors que son unité se préparait pour le déploiement d’une mission de l’OTAN.
« Nous traitons cette affaire comme une disparition prioritaire, » a déclaré le lieutenant-colonel Martin Gaudreau du Service national d’enquêtes des Forces canadiennes. « À ce stade, nous n’avons aucune preuve suggérant un acte criminel, mais nous explorons toutes les possibilités. »
Gallant, 29 ans, sert au sein du 2e Bataillon du Royal Canadian Regiment, qui fait partie du groupement tactique de la présence avancée renforcée du Canada en Lettonie. Son unité doit partir la semaine prochaine dans le cadre de l’engagement du Canada à renforcer le flanc est de l’OTAN face aux tensions croissantes avec la Russie.
J’ai examiné le calendrier de déploiement qui confirme qu’environ 700 soldats canadiens effectuent actuellement une rotation en Lettonie, l’unité de Gallant devant remplacer les troupes qui ont terminé leur mission de six mois. Cette mission a pris une importance accrue depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Des camarades décrivent Gallant comme un membre fiable de l’équipe sans antécédents de problèmes disciplinaires. « Il a toujours été solide, toujours là où il doit être, » a affirmé le caporal-chef Jeanette Tremblay, qui a servi aux côtés de Gallant pendant trois ans. « Ce comportement est complètement inhabituel pour lui. »
Les dossiers militaires obtenus par les canaux officiels indiquent que Gallant a rejoint les Forces armées canadiennes en 2016 et a déjà été déployé en Ukraine pour des opérations d’entraînement. Son dossier personnel contient des félicitations pour service exemplaire lors de l’exercice Maple Resolve en 2019.
Le ministère de la Défense nationale a informé la famille de Gallant à Halifax, qui a publié une déclaration par l’intermédiaire de leur avocat: « Nous sommes profondément préoccupés par le bien-être de Nathan et coopérons pleinement avec les autorités. Nous demandons le respect de notre vie privée pendant cette période difficile. »
La GRC s’est jointe aux recherches, lançant une alerte pour le camionnette Ford F-150 gris 2018 de Gallant avec la plaque d’immatriculation du Nouveau-Brunswick GXP 342. Des caméras de surveillance ont capté le véhicule se dirigeant vers l’est sur l’autoroute 7 en direction de Saint John vers 16h30 mercredi.
« Nous coordonnons nos efforts avec les agences d’application de la loi civiles dans toutes les provinces Maritimes, » a confirmé la surintendante Claire Whitman de la GRC. « Les services frontaliers ont été avisés, bien que nous n’ayons aucune indication précise qu’il tente de quitter le pays. »
Les cas de désertion militaire restent relativement rares au Canada. Les statistiques du bureau du Juge-avocat général montrent moins de 20 procédures formelles de désertion par an dans toutes les branches des Forces armées canadiennes au cours des cinq dernières années.
Les experts juridiques soulignent que la distinction entre absence sans permission (ASP) et désertion comporte des implications importantes. « L’ASP implique généralement une absence non autorisée temporaire, tandis que la désertion nécessite la preuve de l’intention d’abandonner définitivement le service, » a expliqué Michel Drapeau, colonel à la retraite et spécialiste du droit militaire.
Le moment de la disparition de Gallant a suscité des spéculations sur un possible stress lié au déploiement. La Dre Alexandra Heber, psychiatre en chef d’Anciens Combattants Canada, a noté que l’anxiété avant le déploiement n’est pas rare. « Bien que je ne puisse pas me prononcer sur ce cas précis, nous savons que la période précédant un déploiement peut déclencher une pression psychologique importante pour certains membres du personnel. »
L’engagement du Canada en Lettonie représente l’une de ses plus importantes opérations militaires internationales actuelles. La mission a débuté en 2017, les forces canadiennes dirigeant un groupement tactique multinational de l’OTAN qui comprend des troupes d’Espagne, d’Italie, de Pologne et de plusieurs autres nations alliées.
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a brièvement abordé la situation lors d’une conférence de presse à Ottawa. « Tous les efforts sont déployés pour localiser le caporal Gallant et assurer sa sécurité. Il serait inapproprié de spéculer davantage pendant que l’enquête est en cours. »
Les responsables militaires soulignent que l’absence de Gallant n’aura pas d’impact sur le déploiement prévu. « Bien que nous soyons préoccupés pour notre membre disparu, l’état de préparation opérationnelle demeure intact, » a déclaré la major Geneviève Lapointe, officier des affaires publiques du 5e Groupe-brigade mécanisé du Canada.
Toute personne ayant des informations concernant les allées et venues de Gallant est priée de contacter immédiatement la Police militaire à la BFC Gagetown ou les forces de l’ordre locales.