REER ou CÉLI? Décryptage des stratégies pour les retraités
Par Julian Singh
Au carrefour de la planification de la retraite, de nombreux Canadiens se retrouvent face à un dilemme financier: comment optimiser leur portefeuille entre REER (Régime enregistré d’épargne-retraite) et CÉLI (Compte d’épargne libre d’impôt) lorsque la soixantaine approche?
La réalité des sexagénaires
Pour un Canadien de 61 ans, l’horizon de placement a considérablement changé. L’époque où l’on recommandait systématiquement de transférer ses investissements des actions vers les obligations à l’approche de la retraite est désormais nuancée par plusieurs facteurs contemporains:
- L’allongement de l’espérance de vie, qui peut nécessiter un portefeuille plus dynamique
- Le contexte persistant de faibles taux d’intérêt
- L’inflation qui érode progressivement le pouvoir d’achat
Particularités fiscales québécoises
Au Québec, la situation présente des spécificités importantes. Le traitement fiscal des retraits de REER est particulièrement impactant dans notre province, où le taux d’imposition marginal peut atteindre des sommets. En revanche, les retraits de CÉLI demeurent entièrement libres d’impôt, un avantage non négligeable pour ajuster ses revenus face au seuil de récupération de la Sécurité de la vieillesse.
L’équation complexe de l’allocation d’actifs
La question d’équilibrer obligations et actions à 61 ans dépend de multiples variables:
Pour le REER:
- Les retraits seront imposables, favorisant potentiellement les placements à rendement différé
- L’horizon temporel jusqu’à la conversion obligatoire en FERR (à 71 ans)
- Les implications sur d’autres prestations gouvernementales
Pour le CÉLI:
- La flexibilité totale des retraits
- L’absence d’impact sur les prestations basées sur le revenu
- La possibilité d’adopter une stratégie plus agressive sans conséquences fiscales immédiates
Tendances actuelles chez les planificateurs financiers
Les experts financiers montréalais observent une évolution des pratiques. « La règle traditionnelle de son âge en pourcentage d’obligations n’est plus un dogme », explique Marie Tremblay, planificatrice financière à Québec. « Nous analysons plutôt les besoins réels de liquidité à court terme et la tolérance individuelle aux fluctuations de marché. »
Diversification géographique à considérer
Pour les retraités québécois, la diversification internationale prend également une dimension stratégique. Les placements américains ou européens peuvent offrir une exposition différente, particulièrement intéressante dans un contexte de fluctuations du dollar canadien.
L’équation REER-CÉLI demeure donc hautement personnalisée, nécessitant une analyse approfondie de chaque situation particulière, des objectifs de vie et du patrimoine global du retraité.