Le Premier ministre canadien Mark Carney n’a pas réussi à convaincre l’administration Trump de supprimer les tarifs punitifs sur les produits canadiens, selon des sources proches des négociations commerciales bilatérales. Ce rejet survient malgré des semaines d’intense diplomatie en coulisses et représente un revers important pour les relations canado-américaines.
« Le président Trump a été très clair avec moi – soit nous renégocions l’ALENA 2.0, soit les tarifs restent, » a déclaré Carney aux journalistes devant le Parlement à Ottawa hier. L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui a pris la direction du Canada l’année dernière après la démission de Justin Trudeau, a misé un capital politique considérable sur la résolution du différend commercial qui a coûté aux fabricants canadiens environ 3,8 milliards de dollars depuis janvier.
Les tarifs de 25 % sur l’acier canadien et de 15 % sur l’aluminium ont été réimposés durant le premier mois du retour de Trump au bureau, citant des « préoccupations de sécurité nationale » – la même justification utilisée pendant son premier mandat. Cette décision a pris au dépourvu les responsables canadiens qui croyaient que l’accord ACEUM avait réglé les tensions commerciales entre les voisins.
Au cœur du différend se trouve l’affirmation persistante de Trump selon laquelle le système de gestion des produits laitiers du Canada désavantage injustement les agriculteurs américains. « Le Canada profite des États-Unis depuis des décennies, » a écrit Trump sur Truth Social la semaine dernière. « Leur cartel laitier tue nos agriculteurs. Jusqu’à ce que cela change, ils en paieront le prix. »
Les données commerciales de la Commission américaine du commerce international racontent une histoire différente. Les États-Unis maintiennent en réalité un excédent commercial agricole de 4,2 milliards de dollars avec le Canada, les produits laitiers représentant moins de 0,2 % du commerce bilatéral total, qui a atteint 718 milliards de dollars l’année dernière.
J’ai parlé avec James Henderson, un sidérurgiste de Hamilton, en Ontario, dont l’usine a réduit les quarts de travail depuis février. « Nous ne sommes que des pions dans un jeu politique, » m’a-t-il confié. « Mes heures supplémentaires ont disparu, et mon voisin a été mis à pied le mois dernier. En quoi cela rend-il l’Amérique grande à nouveau? »
La douleur économique s’étend au-delà de la fabrication. En Colombie-Britannique, les producteurs de bois d’œuvre ont vu les commandes des constructeurs américains chuter de 17 % depuis que le décret exécutif de Trump a étendu les tarifs pour inclure le bois d’œuvre canadien en mars.
La visite de trois jours de Carney à Washington comprenait des réunions avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, mais une demande de rencontre au Bureau ovale ne s’est jamais concrétisée. Selon un haut fonctionnaire canadien s’exprimant sous couvert d’anonymat, « Trump a refusé